La saison 2012 d’observation des baleines a été jusqu’à maintenant exceptionnelle, profitant d’une présence assidue des mammifères dans les eaux du Parc Saguenay-Saint-Laurent.
« Nous parlons d’une très belle saison sur le plan de la météo et des baleines qui étaient au-rendez-vous en grand nombre, dispersées sur le territoire et présentes de façon constante », souligne le codirecteur du Parc marin Saguenay-Saint-Laurent pour Parcs Canada, Daniel Langlois.
Alors que la saison se poursuit jusqu’à la fin octobre, M. Langlois précise que l’achalandage annuelle s’annonce comparable à la saison 2011 avec environ une prévision de 275 000 personnes qui auront pris le large pour observer les baleines dans les limites du parc. « Une clientèle relativement stable depuis quelques années », précise M. Langlois.
Les retombées économiques pour les activités d’excursions en mer dans le parc marin sont de 58 millions $ par année. Créé en 1998, le Parc marin Saguenay-Saint-Laurent protège et gère un territoire marin de 1245 kilomètres carrés.
Biodiversité au rendez-vous
À Tadoussac, Marie-Sophie Giroux, chef naturaliste au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) confirme que « différentes espèces étaient présentes cet été, il y avait une belle biodiversité. Certaines baleines ont été là plusieurs semaines, dont le rorqual à bosse, qui est arrivé plus tôt que d’habitude, soit à la mi-mai plutôt qu’en juillet. »
Mme Giroux et ses collègues observent également avec intérêt la présence active cette année des baleines à bosse, hautement appréciée par les touristes pour leur comportement spectaculaire. « Nous en avons observé six distinctes. On a une belle biodiversité d’espèces. C’est ce qui fait la richesse du Saint-Laurent. » La proximité d’une dizaine de rorquals bleus, ou baleine bleues, a aussi été marquante cette année. S’ajoutent un cachalot, qui n’avait jamais été recensé jusqu’à maintenant, un groupe de dauphins à flancs blancs aperçus il y a trois semaines et 15 rorquals communs distincts.
Une biodiversité qui s’explique « par un garde-manger riche », précise Mme Giroux. « Plusieurs capitaines ont signalé cet été du krill à la surface de l’eau et les études menées par l’équipe de Parcs Canada tendent à découvrir quelles proies étaient présentes cet été, ce qui pourrait en partie expliquer la présence des différentes espèces. »
Le GREMM, basé à Tadoussac, est un organisme à but non lucratif voué à l’éducation pour la protection du milieu marin et à la recherche scientifique sur les mammifères marins. Les croisiéristes, les riverains et les chercheurs l’informent de leurs observations qui paraissent chaque semaine dans la chronique des Nouvelles du large disponibles (www.baleinesendirect.net).
Les efforts de sensibilisation se poursuivent
Le Parc marin Saguenay-Saint-Laurent poursuit ses efforts de sensibilisation 10 ans après la mise en place de sa réglementation encadrant notamment les activités d’observation. « Nous avons un encadrement qui comporte plusieurs éléments et nous avons une volonté d’amélioration continue. On ne s’assoit pas sur nos lauriers », affirme M. Langlois.
Plus grande présence des gardes parc sur l’eau, affichages de la réglementation aux limites du territoire, activités d’éducation et de sensibilisation des équipages, des capitaines, des partenaires et des usagers sont au nombre des efforts mis de l’avant pour améliorer les pratiques et réduire l’impact des excursions d’observation sur les mammifères marins.
La création l’an dernier de l’Alliance éco-baleine sert également la cause, alliance qui regroupe des croisiéristes ainsi que le GREMM et les gestionnaires du parc. « Nous nous sommes donnés des objectifs afin de continuer d’améliorer nos pratiques », précise M. Langlois. « Tous assis à la même table, nous sommes en mesure de mieux nous comprendre et de cerner les enjeux. On pense que la communication est essentielle. L’effet concertation est important. »
Enfin, rappelons que les entreprises privées doivent détenir un permis pour offrir des excursions aux baleines. 53 permis d’excursion en mer sont actuellement et détenus en majorité par une quinzaine d’entreprises et leur bateaux d’observation.
