Projet du Massif: feu vert à l’immobilier bientôt accordé

18 janvier 2012
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À la lumière de la consultation publique sur le projet de règlement qui amendera le schéma d’aménagement de la Forêt du Massif, la MRC de Charlevoix adoptera la clé qui manque au promoteur du Massif, Daniel Gauthier, pour lancer le développement immobilier autour de la montagne de ski.

Une vingtaine de personnes étaient présentes ce soir, à Baie-Saint-Paul, pour entendre la présentation. Le projet permet toujours 500 unités commerciales ou résidentielles, avec la possibilité d’ajouter trois tranches de 250 unités à chaque période de cinq ans.

Des objections ont toutefois été entendues, mais pas par des promoteurs immobiliers qui, après avoir réagi fortement, étaient quasi absents ce soir. Il faut se rappeler que le premier règlement avait rencontré une forte opposition à l’automne 2011, obligeant du coup les maires à refaire leur devoir.

François Lessard, opposant notoire au projet, estime que le projet actuel n’est pas celui qui a été vendu à la collectivité. Il martèle que «d’ouvrir la porte à un développement immobilier de type résidentiel sur les terres de l’état de la forêt du Massif» est une «exigence inacceptable».

François Lessard a été le seul à déposer un

mémoire plaidant contre le projet.

Martin Bouchard, lui aussi au nombre des opposants connus, a dit que «ce n’est pas la vision que j’ai du Charlevoix durable. Je suis contre ce genre de projet parce que ça peut tuer l’âme de notre région».

Le promoteur Daniel Gauthier était présent. Il a pris de longues minutes en fin de séances à tenter de dissiper les craintes. Il assure que le concept est le même qu’au départ, mais admet que le nombre d’unités a grimpé.

«L’idée, c’est de faire un projet rentable. Si ce ne l’est pas, je vais arrêter tout ça. Les 400 unités du départ, en 2012, ça ne tient plus la route… Notre intention, c’est de trouver le nombre d’unités pour garantir la rentabilité du projet. Mais aujourd’hui, je ne suis pas capable de le dire», a-t-il expliqué, rappelant que depuis son achat de la station en 2002, il a engouffré 9 millions $.

Les plans immobiliers du Massif comprennent un hôtel, des chalets pour la location, des maisons signatures et des logements pour les employés, des idées déjà émises dans le projet initial. Ce qu’il y a de nouveau, ce sont les unités résidentielles. Dans les faits, le projet passe de 400 unités à plus de 1000, dans une première phase.

Par ailleurs, il y a des restrictions dans chacun des trois secteurs dans la montagne, avec notamment des mesures visant à conserver 20 des 26 hectares répartis sur quatre érablières.

D’autres ont aussi critiqué la permissivité du règlement. À la MRC, on précise qu’il s’agit des grandes orientations. La municipalité aura à élaborer un règlement de zonage, plus restrictif si elle le souhaite, notamment sur les usages et les superficies.

Les maires ont tous défendu le projet, y compris celui de Petite-Rivière-Saint-François Gérald Maltais, qui confirme l’élaboration d’un règlement de zonage. «Nous n’avons pas perdu confiance au promoteur, on veut l’encadrer», dit-il.

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