Des terrains résidentiels qui échappent aux jeunes couples
Jean-François Bourdon et Gabrielle Leblanc, parents de deux jeunes enfants, déplorent que la politique familiale de Baie-Saint-Paul ne se concrétise pas dans la réalité. Trois des cinq rares terrains résidentiels mis en vente par la municipalité ont été acquis par un entrepreneur, les éloignant de leur rêve de s’établir dans cette ville.
«C’est désolant de se faire endormir avec des politiques, des études et des grands principes dont se targue la Ville. Quand on arrive dans le concret, ça ne suit pas», a dit Mme Leblanc, qui dit ne pas en vouloir aux entrepreneurs.
Le maire Jean Fortin assure que le processus légal a été respecté, tout en comprenant la déception de la jeune famille. Il précise que deux des cinq terrains ont pu être achetés par des citoyens. Le contexte est toutefois particulier car il y a un manque cruel d’espaces abordables pour permettre à des jeunes familles de se construire une maison.
Pour Mme Leblanc, la Ville renie le tout premier principe de la politique familiale de la MRC qui stipule que « le réflexe famille doit faire partie de toute prise de décision de la part des élus municipaux, c’est-à-dire qu’ils doivent instaurer un automatisme les amenant à voir les impacts sur les familles », lit-on.
« On n’a peut-être pas eu le réflexe automatique. On doit encore le développer », admet le maire Fortin. La réplique est cinglante. Dans une lettre que les parents ont fait parvenir au conseil, ils écrivent que « la ville participe directement au phénomène d’exode des jeunes familles ». Ils songent maintenant à s’établir dans une autre municipalité.
«Baie-Saint-Paul défend davantage les gens d’affaires et les entrepreneurs. On est contents pour eux, ça crée de l’activité économique et du développement, mais pour nous, les familles, c’est difficile d’y trouver notre place », termine la jeune femme, témoignant d’une situation de plus en plus préoccupante.
