L’Institut Hubert Reeves perd son porte-drapeau et son nom
« Ayant pris connaissance d’articles et de rumeurs insistantes mettant en cause l’Institut Hubert Reeves, je ne puis plus longtemps laisser mon nom associé à cet organisme. Cette décision est sans appel. »
Ce court communiqué, envoyé par Hubert Reeves aux médias nationaux, est un immense pavé dans la mare du projet d’Institut qui devait voir le jour aux Éboulements.
C’est semble-t-il un article d’André Noël dans la Presse qui a poussé M. Reeves à retirer son nom du projet. L’article stipule que l’Institut serait impliqué en tant que lobbyiste dans le secteur de l’uranium.
« L’article est plein d’amalgame et de faussetés, déplore Louisiane Gauthier, impliquée depuis les tout débuts dans le projet. Je comprends qu’Hubert, à 80 ans, il n’a pas envie de controverse. Il a mené sa carrière dans une très grande intégrité. Je le comprends parfaitement, il est dévasté. C’était un projet à la hauteur de la dignité de sa vocation. On va répondre. » Elle persiste à croire en la pertinence de ce projet. «Dans le mémoire que nous avons déposé pour le Plan Nord, nous disons que ça prend une connaissance des impacts météoritiques pour faire le moins de dommages possibles. Nous offrions notre expertise dans un esprit écologique. Le développement durable, c’est dans une optique de développement humain. Nous voulions mettre la connaissance scientifique au service des décideurs », explique Mme Gauthier.
Pas question, pour l’instant du moins, d’abandonner le projet. « On fait ce qu’on peut pour accuser le coup et on a l’intention de rebondir. Ce sera 10 fois plus d’ouvrage de reconquérir une crédibilité, mais on va essayer de faire en sorte qu’on ne perde pas de vue ce projet qui est plus grand que nous », a t-elle conclu.
Le président du conseil d’administration de l’Institut, Serge Genest, est actuellement à l’extérieur du pays. Un c.a. est prévu d’ici quelques jours afin de décider de la ligne à suivre.
