29e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul: La fin d’un cycle

Par Emelie Bernier 29 août 2011
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S’il est trop tôt pour dresser un bilan chiffré précis de l’événement, le directeur du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, Jacques Tremblay, avance le chiffre de 20 000 pour quantifier les visites à l’aréna.

 

«C’est une augmentation d’environ 7000 par rapport aux éditions précédentes, mais attention ce n’est pas un nombre de visiteurs unique, mais bien de visites puisque plusieurs revenaient, 2, 3 ou 5 fois», se satisfait M. Tremblay. Selon lui, la présence de l’artiste Jimmy Perron n’est pas étrangère à ces résultats. « Des gens venaient et revenaient pour voir avancer son travail, c’était une star », image Jacques Tremblay.

 

 

 

Le principal intéressé a produit une œuvre installative complexe de 3 vastes tableaux verticaux surplombant une scène où un oiseau conteur, perché sur des tiges de métal tordu évoquant des vagues et un récif, entretient un petit auditoire de volatiles attentifs. Comme la plupart des participants, il a maximisé les heures où le symposium était fermé au public afin de parvenir à mettre la dernière touche à son projet, mais aussi d’être disponible pour le dialogue avec les visiteurs, pierre angulaire de l’événement. « Ce qui fait la constante du symposium, c’est le contact entre les artistes et les visiteurs. C’était la volonté de Mme Labbé de sortir l’art de sa bulle et de le rendre accessible», a rappelé encore une fois Jacques Tremblay.

 

Dominique Pétrin a maximisé l’utilisation de l’espace en créant une tapisserie hallucinogène à partir de feuilles de sérigraphies aux motifs répétitifs, mais tous uniques.

 

Une étude de réflexion est en cours afin de revoir le positionnement et le fonctionnement de l’événement. «Ce n’est pas parce que le symposium va mal, au contraire, mais nous voulons l’amener plus loin. Il faut se concentrer sur ce que l’on est, sans s’éparpiller, et faire confiance aux visiteurs», de dire Jacques Tremblay dont l’objectif ultime est « de faire de cette ville un centre prestigieux d’art au Canada.»

 

Pour clore le symposium, le commissaire Stefan St-Laurent a offert une visite guidée des ateliers en présence des artistes. Une cinquantaine de personnes ont participé à la visite, découvrant ici les différentes scènes du mythe de Perséphone évoquées par la tatoueuse Émilie Roby, là les baignoires sanctuaires de Osvaldo Yero ou encore l’imposante et déroutante sainte chevelue aux oripeaux rouges de Rebecca Belmore.  Guillermo Trejo, dont le projet de cartes postales est tombé à l’eau suite au vol d’une de celles-ci par une visiteuse, a créé deux œuvres d’envergure qu’il lègue au Musée. «J’ai offert les 11 cartes que j’avais faites (ndlr : le projet en prévoyait 30) aux artistes du symposium. Je suis quand même content car j’ai pu cette murale avec des visages tirés des journaux, ce qui n’était pas prévu. »

Mario Doucette devant son tableau représentant une légende véridique. Dans ses bras, une des 3 mascottes du ‘chienposium’.

 

Tous les artistes laisseront derrière une trace de leur passage. La photographe d’origine palestinienne Rehab Nazzal a abondamment documenté la dernière semaine du symposium. Une partie de son travail a été présenté en conclusion de l’événement, comme un dernier trait au tableau.

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