Pour ou contre la médiation?

Par Emelie Bernier 18 mai 2011
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Une médiation consiste à placer face à face l’intimidateur et l’intimidé. Au préalable, les deux parties doivent consentir à la médiation et un adulte peut assister à la rencontre en tant que médiateur. Pour les uns, cette méthode a fait ses preuves. Pour les autres, il s’agit d’une erreur.

Qu’en pensent les intervenants rencontrés dans le cadre de ce dossier?

« La résolution de conflit, qu’on appelle aussi médiation, c’est bien correct quand ce n’est pas de l’intimidation.  Il y a un dominant et un dominé.  Ils ne sont pas au même niveau! L’intimidé est souvent mort de peur. C’est à la mode, la médiation, et ça peut fonctionner quand on a un intimidateur qui a un bon fond, qui a gardé sa sensibilité et son empathie. Chez cet enfant-là, ça a un impact, mais il y en a, des enfants qui ont très peu d’empathie. Pour eux, c’est de l’eau sur le dos d’un canard. Ils vont plutôt jouir de la mise à nue de leur victime.» 

-Chantal Pothier, psychologue sur l’équipe de santé mentale jeunesse du CSSSC

« Chez nous, les médiations, ça fonctionne bien. C’est généralement gagnant. Une médiation implique la victime et l’intimidateur, mais il y a deux adultes, moi et une autre intervenante. Il faut d’abord que les deux soient collaborateurs. Il y en a qui ont trop peur des représailles, mais quand les deux s’assoient ensemble et que l’intimidateur entend le mal qu’il fait, de la bouche de la victime, ça le touche. »

-Édith Primeau, technicienne en travail social, Polyvalente du Plateau

« Il y a une différence entre un conflit et de l’intimidation. La médiation peut fonctionner dans un cas de conflit, mais pas très bien dans les cas d’intimidation, selon moi. On met ensemble l’agresseur et l’agressé. C’est comme si on mettait un violeur devant sa victime et qu’on leur disait : OK, arrangez-ça entre vous autres! C’est très stressant, traumatisant. L’intimidateur ne veut pas être ton ami. »

-Jasmin Roy, président de la Fondation Jasmin Roy, comédien, animateur et conférencier.

« La médiation, c’est de la résolution de conflits et j’y crois beaucoup. Au primaire, c’est le moyen d’intervention qui fonctionne le mieux. Mais attention, ça se prépare! Souvent, je vais rencontrer la victime sur deux voir trois rencontres. Je le prépare. Je prépare aussi l’intimidateur. Est-il conscient du tort qu’il cause? Dans quelle intention agit-il comme ça? Je travaille individuellement avec les deux, puis on travaille ensemble et ensuite, il y a un retour.  Avec les petits, ça fonctionne bien. Au secondaire aussi, mais il faut mettre le jeune en confiance. Chaque fois que j’ai utilisé la médiation, il y a eu une diminution ou un arrêt de l’intimidation. Ils ne sont pas obligés d’être ami avec l’autre, mais ils sont obligés de le respecter.»

-Denis Dubé, psychologue au service de psychologie et psycho éducation de la commission scolaire de Charlevoix.

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