Cri du cœur pour un hôpital à Baie-Saint-Paul

7 Décembre 2010
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Ce sont près de 400 personnes qui ont accueilli le conseil d’administration de l’Agence de Santé de la Capitale nationale ce soir à Baie-Saint-Paul. Et le message, venu notamment de l’interne, ne laissait pas de doute. Construisez un hôpital à Baie-Saint-Paul!

 

Ce cri du cœur lancé pour le maintien intégral des services de santé à Baie-Saint-Paul a été lancé par des travailleurs syndiqués, des infirmières, des médecins et des citoyens qui, à l’évidence, n’étaient pas là pour livrer un message nuancé, ni pour user de subtilités.

 

Ils avaient tous le même message : «Nous voulons deux hôpitaux, un dans chaque pôle (Baie-Saint-Paul et Malbaie), avec les mêmes services», a bien résumé la présidente de la SPSQ du Centre de santé de Charlevoix, Marjolaine Tremblay, qui représente 348 infirmières et inhalothérapeutes.

 

Marjolaine Tremblay, représentante syndicale des infirmières, des infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes a parti le bal des plaidoyers pour le maintien intégral des services de santé à Baie-Saint-Paul.

 

Si la semonce est venue de l’interne, c’est que le scénario d’un seul hôpital régional fait partie des quatre options envisagées par l’Agence de santé et ça, du moins ceux qui étaient présents hier, n’en veulent pas.

 

Le docteur Jean-François Simard a demandé de cesser d’agiter des épouvantails avec la pénurie de main-d’œuvre pour justifier un seul hôpital régional. «Un seul hôpital avec deux cliniques réseau demandera autant sinon plus de personnel», a-t-il dit, espérant que «les dés ne soient pas encore joués dans ce présent dossier». Il a également prévenu qu’au moins «cinq docteurs, dont moi, ne seront pas au rendez-vous pour l’inauguration de votre hôpital régional».

Le docteur Jean-François Simard a été caustique dans sa dénonciation du projet d’hôpital régional.

 

 

«Pour nous, c’est décidé, c’est le statu quo, avec les mêmes services bonifiés», a ajouté Réjean Harvey, de la CSN, représentant 600 travailleurs du réseau. Mélanie Hudon de l’Association des gens d’affaires leur a rappelé que «la population double durant la saison de ski et durant l’été». L’ex-mairesse Jacynthe Simard a proposé d’être imaginatif pour assurer le maintien des services à Baie-Saint-Paul.

 

Le maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, admet qu’il aurait dû se méfier. « Charlevoix se divise. Ça ne pouvait pas faire autrement. C’est rendu qu’il y a quatre municipalités qui pensent avoir l’hôpital chez eux. Cela n’a ni queue ni tête… J’ai toujours dit qu’il y a deux pôles dans Charlevoix. De le dire, ça ne veut pas dire qu’on est un contre l’autre. On peut être complémentaire», a-t-il répété, rejetant l’idée que sa ville puisse un jour être sans hôpital.

 

Rappelons que l’Agence a donné deux semaines pour que les groupes d’intérêts réagissent aux quatre hypothèses, allant du statu quo (2 hôpitaux) à un seul hôpital régional, avec entre les deux un hôpital à Baie-Saint-Paul avec chirurgie d’un jour ou sans bloc opératoire. C’est à la mi-janvier que le ministre doit trancher.

 

Le directeur de l’Agence Michel Fontaine a dû à plusieurs reprises défendre la démarche de l’agence. «C’est clair que les dés ne sont pas pipés. Nous, on documente chacune des hypothèses pour que le ministre (Yves Bolduc) prenne sa décision», a-t-il dit.

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