Les maires éclaboussés par les scandales de corruption

24 novembre 2010
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Bien qu’aucun maire de Charlevoix ne soit au banc des accusés, ils se disent toutes et tous affectés par les récentes allégations de corruption qui pèsent sur certains collègues. Plutôt favorable à une commission d’enquête, la classe politique réclame de meilleures balises en matière d’éthique.

 «Ce n’est pas bon pour l’image», résume assez bien la mairesse de La Malbaie Lise Lapointe, même si jamais personne ne lui a offert «d’enveloppe». «Nous sommes excessivement sollicités et c’est facile de se mettre les pieds dans les plats. Ce n’est pas par malveillance, mais plus par naïveté. Nous sommes obligés, de par notre rôle, de rencontrer des situations à risques. Ce qui pourrait nous aider, ce sont des outils», dit-elle, croyant qu’une commission d’enquête pourrait y mener.

Le plus ancien des maires charlevoisiens, Jean Fortin hésite à cautionner une commission d’enquête. «Sur quoi?, dit-il. On peut bien parler d’une commission, mais ce qu’il nous faut, ce sont de vraies balises, des règles plus claires.»

Le préfet et maire de l’Isle-aux-Coudres, Dominic Tremblay, dirait oui demain matin à une commission d’enquête. «Que ce soit le provincial, le fédéral ou le municipal, on est tous dans le même bateau. Au municipal, on est proche du citoyen et on le voit bien», observe-t-il.

En revanche, le maire de Clermont, Jean-Pierre Gagnon, ne croit pas que Charlevoix soit le théâtre de corruption, mais convient que les choses doivent changer. «Ça a tellement d’ampleur qu’on va enquêter pendant 10 ans. Il devrait y avoir quelque chose. Est-ce que ça passe par une commission? Je ne le sais pas, mais il faut surtout essayer de trouver des solutions pour arrêter ça», dit-il.

«On n’a peut-être plus envie de se faire appeler madame la mairesse parce qu’on se demande si tous les gens autour de nous ont les mêmes suspicions vis-à-vis de nous en région», doit admettre la mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard, très favorable à une commission d’enquête.

Son collègue de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay partage son avis. «C’est très triste parce que certains qui travaillent bien écopent pour les autres. Aux yeux de la population, ils pensent que nous sommes tous des gens qui profitons d’offres du genre. Ça prend une bonne morale, des valeurs», dit-il, questionnant la longueur des mandats, de nature à engendrer la corruption selon lui.

Bref, les maires sont ébranlés puisque leur intégrité est remise en question, effet collatéral des scandales éclatant à répétition. La mairesse Lise Lapointe n’hésite pas à «prôner un code d’éthique pour les élus», démarche que tous ont perçue, dans leurs mots, comme étant un bon point de départ.

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