Un jardin de plantes pour traiter les eaux usées

2 juin 2010
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La Laiterie Charlevoix produira du gaz méthane pour ses besoins en énergie et traitera ses eaux usées par phytoépuration. La combinaison des deux technologies constitue une première au Canada. La construction de l’usine de 2,3 millions $ est commencée.

Le traitement par méthanisation du lactosérum produira un biogaz, une énergie qui permettra d’économiser 65 000 litres de mazout annuellement.  Les eaux usées séjourneront ensuite dans des bassins où des plantes purifieront les eaux avant qu’elles soient rejetées dans l’environnement.

Le lactosérum est une partie riche mais inutilisable du lait. Elle était destinée à nourrir les cochons en porcherie. Chaque jour, 5000 litres de «petit lait» doivent transiter par camion-citerne. Quant aux eaux usées, elles sont acheminées dans les champs d’épuration.

Depuis 2006, la Laiterie Charlevoix travaille ce dossier. «Nous voulions être autonomes et ne pas dépendre des autres pour nos rejets à traiter. C’est un projet bien excitant. Il y a aussi toute l’idée d’intégrer ce volet environnemental à celui de notre halte touristique», expliquait le directeur du projet, Bruno Labbé.

En effet, l’usine n’aura pas l’air d’une usine! Le silo de méthanisation sera recouvert de bois, l’architecture de bois intégrée aux autres bâtiments agricoles du secteur et la serre, véritable jardin d’eau, sera accessible au public, ce qui permettra d’apprécier une énergie verte et produite de façon inédite au Québec.

«À la fin du traitement, l’eau coulera dans une fontaine où nageront des poissons. L’usine nécessitera quelques heures par semaine d’entretien et… de jardinage», explique M. Labbé. La mise en marche de l’usine, qui aura près de 3000 pieds carrés, se fera en août ou en septembre.

Les sept bassins de huit pieds de circonférence et autant de profondeur serviront de source à diverses plantes.  Et fait à noter, il s’agit d’une technique sans odeurs… autres que celles des plantes. Le procédé est américain.

Le projet comporte aussi un volet de recherche. Parce que la Laiterie Charlevoix s’approvisionne chez un agriculteur voisin (ferme Stessy) dont les vaches broutent dans les champs où est retournée l’eau traitée, il y a un cycle facile à étudier.

Rappelons que la Laiterie Charlevoix est en opération depuis 1948. L’entreprise familiale produit notamment le cheddar Charlevoix, le Fleurmier, l’Hercule et le 1608.

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