Le hockey dans Charlevoix est en péril

19 avril 2010
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Trois membres d’expérience du personnel d’arbitres de la section de Charlevoix-Est viennent de quitter leur association, ce qui met en péril le hockey dans la région au niveau mineur, junior, senior et même scolaire.

 

C’est ce que confirme Danny Marcoux, responsable de l’organisme qui encadre une dizaine d’officiels.

 

M. Marcoux pointe du doigt le comportement inapproprié et parfois agressif de certains spectateurs et de certains joueurs, phénomène qui semble se généraliser encore plus cette année à la grandeur de la région de Québec, selon les statistiques alarmantes de François Larochelle, superviseur en chef de la région 03 :

 

 

«Les gens concernées s’attaquent à l’individu comme tel, déplore M. Marcoux. Ils s’attaquent à son intégrité, à son emploi et même à sa famille ou à ses proches. Des arbitres sont harcelés au travail, se font insulter sur le plan familial ou se font agresser verbalement en allant tout simplement faire leur épicerie ou en fréquentant divers autres endroits publics, même devant des membres de leur famille.»

 

«Personnellement, admet-il, une personne que je croyais proche ne m’adresse plus la parole depuis plus d’un an suite à une décision que j’ai prise sur une séquence de jeu. C’en est rendu à ce point-là.»

 

 

Cette situation déplorable prévaut de la catégorie novice à la catégorie senior : «Nous avons toujours tenté de trouver un juste milieu en matière d’arbitrage sur la patinoire, poursuit M. Marcoux. Si nous faisons preuve de trop de sévérité, les gens chialent. Si nous ne sommes pas assez sévères, les gens chialent encore. Nous devons même composer avec les agissements douteux de certains entraîneurs dans les rangs mineurs».

 

 

Le superviseur trouve curieux que chaque année, l’association des arbitres de Charlevoix-Est reçoit une cote qui se situe parmi les meilleurs de la province de la part des hauts dirigeants de la fédération des arbitres : «Nous sommes alors invités à superviser des matches au tournoi Midget AA de Beauport et lors de la finale Pee-Wee AA au Colisée de Québec. Alors, il est où le problème ?», s’interroge-t-il, en se grattant la tête.

 

La situation est d’autant plus dramatique que les trois membres démissionnaires ne seront pas remplacés en raison du vieillissement du personnel en place et du désintéressement des jeunes à embrasser une carrière en endossant le chandail rayé : 

 

 

 

«Il est impossible de livrer la marchandise, tant au hockey mineur qu’au hockey senior et durant les cinq ou six tournois pendant les longs mois d’hiver avec un personnel réduit au maximum. Par conséquent, les organisations devront alors se tourner vers les arbitres de Québec si elles souhaitent poursuivre leurs activités l’automne et l’hiver prochain, mais à quel prix ? Possiblement la facture va doubler. Combien ça va coûter pour amuser les jeunes qui devront peut-être aller jouer toutes leurs parties à Québec», conclut M. Marcoux, sur un ton pessimiste.

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