Usine d’épuration à Saint-Irénée : projet décrié à la une du Devoir

8 Décembre 2009
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Le maire de Saint-Irénée Pierre Boudreault ne comprend pas pourquoi sa municipalité se retrouve à la une du journal Le Devoir pour son usine d’épuration des eaux. «C’est une campagne de salissage. On affirme des choses gratuites », a-t-il réagi après que le quotidien montréalais a révélé que le projet subventionné par le gouvernement était cinq fois trop gros pour les besoins en eau potable des résidants.

L’usine en question est construite. Elle a coûté 3,6 millions $ et Québec en a payé 95 %. Elle fournit de l’eau à 400 habitants et sa capacité de production atteint 850 000 litres par jour.  Or c’est justement ce que dénonce le reportage, une capacité cinq fois trop grande pour les besoins théoriques des résidants.

«Pourquoi revenir là-dessus? Toutes ces questions ont été posées, tout est réglé. On veut juste entacher des réputations», dit le maire Boudreault, qui prévoyait, avant même de lire l’article, organiser une journée portes ouvertes à l’usine.

À l’époque, la firme BPR avait étalé de nombreux chiffres pour justifier les besoins élevés. Les fuites sur le réseau, une consommation plus élevée, les débits continus pour certains commerces, une prévention  du gel de certaines conduites en hiver et une activité touristique faisaient partie des arguments.

«On fait un projet pour les 20 prochaines années, avec une augmentation des usagers de 1,4 % à 1,8 % par année. Il n’y a pas juste les données de l’ingénieur. Les Affaires municipales et l’Environnement ont accepté le projet;  si l’usine avait été à ce point trop grosse, ils l’auraient refusée», se défend-il.

Sur la même question, une plainte citoyenne avait été déposée au ministère des Affaires municipales en octobre 2008, mais elle fut rejetée. 
L’article du Devoir a également mis en cause les liens étroits de BPR avec la municipalité, dont le président Paul Lafleur dirigeait aussi le Domaine Forget, principal utilisateur du réseau d’aqueduc.

M. Boudreault mentionne que jamais M. Lafleur n’a influé sur le dossier, ne niant pas à l’inverse les relations d’affaires avec BPR depuis les années 1990. S’il y a une chose que regrette cependant le maire Boudreault, c’est d’avoir accepté un voyage de pêche de la firme BPR en 1999. «C’est peut-être une erreur de jugement», a-t-il dit.

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