La presse elle aussi visée par les mesures de sécurité

Par Véronique Tanguay 3:46 PM - 20 mai 2018
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photo Monique Lefebvre

À l’heure où de nombreux patrons de médias provinciaux et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) signent un plaidoyer en faveur de l’accès à l’information, les journalistes sur le terrain du G7 se voient obligés d’observer de nombreuses règles. Bien que plusieurs soient compréhensifs, ils espèrent pouvoir rendre compte des événements de La Malbaie en toute quiétude et sécurité.
« On est tous d’accord [pour dire] que c’est un événement extraordinaire […] et on n’est pas surpris qu’il y ait des mesures extraordinaires », affirme Valérie Gaudreau, secrétaire-trésorière de la FPJQ. Elle dit comprendre la nécessité du processus d’accréditation et les mesures de sécurité mises en place tout en souhaitant qu’il n’y ait pas de frein à l’information à l’intérieur du périmètre de sécurité lors de l’événement. Elle admet : « Il y a un bon travail qui est fait du côté des communications pour l’organisation du G7, mais évidemment on comprend qu’il y ait des contraintes de sécurité et les réponses ne sont pas toujours faciles à obtenir ».
En tant que chef des nouvelles du Soleil, elle constate qu’il y a beaucoup de prudence, de diplomatie, en ce qui concerne les informations diffusées. Signe des temps ou simple coïncidence, les informations arrivent au compte-goutte et « [les journalistes] ont droit à de la langue de bois, il ne faut pas se le cacher à l’heure actuelle, même dans le contenu, […] ce qui est typique de ce genre d’organisation ». On pense tout de suite au centre de détention temporaire de Clermont, une prison qui n’a jamais été présentée comme telle, ou aux fameux « barrages de courtoisie », ce qui relève, selon Mme Gaudreau, du « langage du G7 ».
« Je ne parlerai pas de frein à l’information, parce qu’on arrive à en trouver […] Mais on le sent, il y a un immense secret […] partout il y a des ententes de confidentialité […] l’accès à l’information n’est pas facile ». Cependant, ce qui la préoccupe davantage, c’est que les journalistes puissent couvrir les manifestations sans être la cible des manifestants, ni celle des forces de l’ordre, « qu’ils puissent rendre compte de ce qui se passe réellement sur le terrain et le dénoncer, que ce soit d’un côté [celui des manifestants] comme de l’autre [celui des policiers]».
Pendant le sommet, seuls les médias accrédités selon la procédure établie seront admis lors de rencontres ministérielles. Le centre international des médias sera établi à Québec.
Déjà, de nombreuses caméras sont installées pour la sécurité.

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