5 ans pour le Dôme, un groupe de recherche sur la chanson au CECC

Par Emelie Bernier 10:18 PM - 22 mai 2024 Initiative de journalisme local
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L’enseignante Nadia Murray, à gauche, et Klo Pelgag, au centre, avec des participants du groupe de recherche collégial sur la chanson québécoise Le Dôme.

Le Dôme a 5 ans, mais qu’est-ce que le Dôme? Initié par l’enseignante de français du Centre d’études collégiales en Charlevoix Nadia Murray, le Dôme décrit comme un « groupe collégial de recherche sur la chanson québécoise ». Pour l’autrice et prof, le but est avant tout d’inciter les jeunes à « passer du bon temps chansonnier »!

« Le but est de rendre la recherche trippante! », résume Nadia Murray, autrice de l’essai Jean Leloup. Le principe de la mygale publié à L’instant même en 2020.

Les jeunes chercheurs, une vingtaine depuis la naissance du Dôme en 2019, y participent sur une base volontaire. « Je fais du repérage!  Quand les élèves ont fait un an au cégep, que je vois qu’ils sont intéressés par l’écriture, la chanson québécoise, qu’ils sont curieux, je leur propose de s’inscrire», indique Nadia Murray.

Marielle, Gabrielle, Rose, Félicia, Éloi et Genève, la cohorte 2024 du Dôme.

La 5e cohorte du Dôme compte 6 membres. « C’est une cuvée extraordinaire », souligne leur « guide ».

Lorsqu’ils décident de s’impliquer dans ce collectif littéraire, les étudiants sont invités à jeter leur dévolu sur un album d’un artiste de leur choix, qu’ils analyseront à l’aune d’un cadre théorique dans le but de rédiger un article.

Rose Dufresne, Gabrielle Perron, Marielle Dufour-Morin, Félicia Tremblay, Éloi Bradet et  Genève Blais ont travaillé respectivement sur des disques d’Émile Bilodeau,  Sarahmée, Roxane Bruneau, Ariane Moffatt, Klo Pelgag et les Vulgaires Machins.

La « tresse sémantique » du cadre théorique en question est constituée de plusieurs « mèches » (le texte, la musique, la périgraphie, la persona…) , comme autant de fils d’Ariane pour guider les jeunes chercheurs dans leurs déambulations à travers l’œuvre.

« J’ai étudié en sciences de la nature et je dois faire un aveu, je n’aime pas la science. Faire le Dôme, c’est mon moment précieux dans la semaine, c’est ce qui m’a fait tenir, surtout les dernières sessions. Et je m’en vais en littérature à l’université! », témoigne Gabrielle Perron. «La littérature est une matière que j’aime et j’avais envie d’explorer la chanson québécoise», commente pour sa part Rose, elle aussi finissante en Sciences de la nature.

« C’est une belle expérience, écrire, faire de la recherche. En début de session, c’est plus facile à intégrer dans l’agenda qu’à la fin »,  commente Éloi en riant.

Il reste quelques mois aux participants pour terminer leur article avant la publication sur le site web et la page Facebook du Dôme, prévue cet automne. Les textes seront par ailleurs acheminés aux artistes en question via leurs maisons de disque. 

Marielle Dufour-Morin espère une réaction de son sujet d’étude, Roxane Bruneau. « Honnêtement j’aimerais ça! Si elle pouvait faire un commentaire, je serais vraiment contente! » confie avec le sourire celle qui a travaillé sur l’ambivalence de l’artiste.

Un projet porteur pour le Cégep de Jonquière

Après deux ans à mener le projet de manière bénévole, l’enseignante Nadia Murray dispose maintenant d’une journée par semaine pour s’y consacrer.

Sylvain Gaudreault, directeur du cégep de Jonquière, maison-mère du CECC, était d’ailleurs présent au lancement. « La philosophie du CECC est méconnue, mais c’est Réussir dans un environnement unique et le Dôme s’inscrit dans la dans cette façon de voir l’enseignement supérieur. On fait de la recherche, on amène les étudiants à aller plus loin », s’est réjouit M. Gaudreault. L’année 2024 marque d’ailleurs les 40 ans de la recherche au sein de l’institution saguenéenne.

Éloi Bradet et Félix Boivin ont tous deux travaillé sur l’album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs de la marraine du Dôme, Klo Pelgag, mais à quelques années d’intervalle.

Un lancement officiel… 5 ans plus tard

Après 5 ans, Le Dôme a enfin fait l’objet d’un lancement officiel en présence de l’artiste et marraine Klo Pelgag, des participants actuels, passés et même pressentis.

Dans l’église de Saint-Irénée où avait lieu le lancement, la bonne fée marraine a livré une courte performance sertie d’interventions sympathiques sur les enseignants marquants, le délicat passage à l’âge adulte et la valeur intrinsèque de la culture québécoise.

« Rien ne peut exprimer mieux qui on est collectivement que les œuvres québécoises. Et participer à des événements comme ça est un bouche-à-oreille extraordinaire. Ce genre d’initiative est une porte d’entrée vers les œuvres. Quand quelqu’un te parle d’une oeuvre avec passion, ça donne envie de l’aimer! », estime l’artiste.

Les articles déjà publiés par les précédentes cohortes sont disponibles sur le site du Dôme.

Klo Pelgag au piano dans l’enceinte de l’église de Saint-Irénée, devenue lieu de diffusion et de création sous l’égide du Domaine Forget.

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