Rosie et les déferlantes : la rebelle et l’écrivaine

Par Jean-Baptiste Levêque 7:17 AM - 7 avril 2024
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Extrait de la couverture de « Rosie et les déferlantes », collage d’une photo et d’une peinture de Monique Larouche. Photo courtoisie

Quand elle en parle, on sent bien que Monique Larouche est habitée par l’histoire de Rosie, son alter ego littéraire des romans Les Dames de la Paix (2022), Rosie de l’ombre à la mer (2023) et Rosie et les déferlantes, fraîchement publié aux Éditions Charlevoix.

« C’est une fiction », rappelle l’auteure originaire de La Malbaie, mais « j’ai puisé dans mes souvenirs pour les transposer dans l’histoire », dit-elle du même souffle. Ce nouvel opus est pour elle l’occasion de se replonger dans une période de libération des femmes du Québec des années 1960-1970.

On retrouve donc Rosie adolescente, cherchant sa place dans une société en profonde mutation. L’Expo 67 ouvre sur le monde, le Rapport Parent permet aux filles d’avoir une éducation identique à celle des garçons et des groupes de musique comme les Beatles et les Rolling Stones marquent cette époque.

Rosie fonde justement dans Charlevoix le premier groupe rock entièrement féminin, baptisé Rosie et les Déferlantes. « À l’époque, il y avait juste des groupes de gars. J’ai transposé une vraie dame qui avait enseigné aux garçons pour qu’elle soit mentore des jeunes filles », raconte Monique Larouche, faisant ainsi un pied de nez à la réalité qu’elle a vécue.

« Une jeune fille doit se faire bien voir avant de se faire entendre », s’est-elle fait répéter dans sa jeunesse, provoquant chez elle une forte envie de se rebeller. Et c’est ce qui arrive à Rosie, qui s’épanouit en défiant les conventions et en s’attirant les foudres des bien-pensants. Elle déferle littéralement sur son entourage.

« Les déferlantes sont d’immenses vagues qui surgissent de manière imprévue. Avec une intensité inimaginable. Elles s’amplifient et peuvent devenir mortelles », explique l’auteure.

Monique Larouche a exploité cette image dans plus d’une ligne de son roman : les grandes vagues de musique qui ont déferlé sur le monde, tout comme ce groupe rock qui déferle sur la région, les déferlantes de la mode, qui a vu la mini-jupe mal accueillie, les déferlantes du cœur lorsque Rosie est submergée par l’amour et celles qui peuvent l’emporter lorsqu’elle en souffre.

« Mais elle les rend positives. Elle imagine et crée surtout des déferlantes créatrices », nuance la romancière.

Rosie n’est pourtant pas insensible aux médisances et aux calomnies de « la Piquerette », une figure mystérieuse et dangereuse qui cherche à détruire sa réputation. Elle décide de quitter La Malbaie pour étudier en arts à Montréal, où une rencontre transformera sa vie.

Ainsi les arts et la création font encore écho entre le personnage et son auteure, elle-même artiste-peintre avant de se lancer dans l’écriture de romans et de récits.

Monique Larouche sera présente au Salon international du livre de Québec du 11 au 13 avril 2024, au kiosque des Éditions Charlevoix, afin de rencontrer le public et de partager son amour de l’écriture.

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