Résidences de tourisme : 8 % de l’offre du Québec est ici

Par Dave Kidd 5:00 AM - 7 novembre 2023
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Photo : IStock

Une étude réalisée pour Tourisme Charlevoix démontre qu’avec 1 242 unités, les 854 résidences de tourisme de notre région représentent 8 % de toute l’offre québécoise de ce type d’hébergement.

Les résidences de tourisme ont progressé de 80 % entre 2016 et 2022. On est cependant loin des hausses de 350 % qu’ont connu certaines régions. Elles ont fait leur apparition il y a fort longtemps dans le paysage de Charlevoix. « On est des précurseurs », avoue le directeur de Tourisme Charlevoix, Mitchell Dion, qui estime que le ratio de 1 242 unités pour une population de moins de 30 000 habitants est « élevé ».

Des précurseurs oui, mais l’organisation qui fait la promotion et guide le développement touristique ne savait pas tout. L’étude visait à comprendre le phénomène et à obtenir un état de situation. « Des statistiques existaient, mais deux volets nous intéressaient. Comment le monde municipal réagit au phénomène : est-ce un genre de bar ouvert ou il y a des interdictions? On voulait aussi mesurer leurs effets positifs et négatifs », ajoute le DG de Tourisme Charlevoix.

Mitchell Dion dit que son organisation n’est pas « anti-résidence de tourisme ». Selon une estimation, 86 % des annonces seraient enregistrées. « On ne minimise pas le 10-15 %. C’est une amélioration sur le passé et on est loin de l’illégalité, comme prétendent faussement des organisations », dit-il.

L’étude en question a été réalisée entre juin 2021 et juillet 2022. Durant cette année, après la pandémie, le taux d’occupation moyen annualisé s’élevait à 58 %. Pour la même période, celui des établissements de la région de plus de quatre chambres atteignait 49 %. Le tarif moyen pour une nuit se situait à 365 $. « La pandémie avait favorisé ce
type d’hébergement », tempère Mitchell Dion en regard de l’écart entre les deux taux.

Conserver l’ADN

Les résidences de tourisme contribuent à la santé financière de la destination, démontre aussi l’étude. Les retombées économiques ne sont pas précisées, mais des commerces en bénéficient, elles créent des emplois et, via la taxe sur l’hébergement, aident à la promotion de Charlevoix. « C’est une offre au gout du jour. Ça plaît et ça joue un rôle important dans l’industrie », résume le numéro 1 de Tourisme Charlevoix.

L’étude s’est aussi penchée sur l’aspect citoyen corporatif. Sans grande surprise, on retrouve d’un côté des gens impliqués qui « sont des partenaires du développement et de l’autre pour qui la résidence est presque spéculative, en faisant presque uniquement monter la valeur immobilière. On regarde de plus en plus l’implication du promoteur dans l’ADN de la destination », soutient Mitchell Dion.

« On a des partenaires de développement alors que d’autres ne font que faire monter les valeurs immobilières. On aime plus faire affaire avec les premiers. »

Message aux élus

Cette enquête a été présentée aux maires de la MRC de Charlevoix récemment et le sera cette semaine à ceux de Charlevoix-Est. Dans un contexte où les logements sont rares et viennent freiner en quelque sorte le recrutement de travailleurs de l’extérieur, Tourisme Charlevoix rappelle que la région n’est « pas du tout en pénurie d’hébergement touristique. Le message aux élus est que la loi permet aux municipalités de bien baliser ce qui est permis et pas », indique Mitchell Dion.

Il poursuit en disant « sentir que certains décideurs se trouvent un peu dépassés par ce phénomène. On peut les aider à comprendre ce qui se passe sur le territoire. La réalité est exposée. La loi leur permet de règlementer. La Malbaie et Baie-Saint-Paul ont compris et ont mis des mécanismes. Dans d’autres municipalités, c’est plus souple. Les résidences de tourisme sont en demande. Elles ont leur place. Il faut trouver l’équilibre pour garder l’ADN de nos villes. »

C’est la MRC de Charlevoix qui est la plus concernée. La grande majorité des unités se retrouve à Petite-Rivière-Saint-François. Le sujet s’est retrouvé dans les nouvelles pour les bonnes et les mauvaises raisons. La cohabitation n’est pas toujours facile, mais Mitchell Dion ne met pas tout le monde dans le même bateau. « Il y a des fêtards, mais il ne faut pas généraliser. La relation visiteur-visité est dans notre planification stratégique », dit-il.

Mitchell Dion signale aussi que le développement de ce type d’hébergement entraîne des coûts pour les municipalités. « Bien souvent, elles sont à l’extérieur du périmètre urbain. Les services comme l’eau et le ramassage des déchets doivent être dispensés », termine-t-il.

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