La rivière du Gouffre s’ajuste

Les travaux d’enrochement réalisés pour sécuriser le muret de protection de la rue Ménard, endommagé le 1^er mai dernier, inquiètent des résidents du secteur. Le maire de Baie-Saint-Paul et des spécialistes se font rassurants : la rivière a la même hauteur qu’avant les travaux et, qui plus est, elle s’est élargie avec les eaux qui ont emporté une partie d’une pointe de terre sablonneuse.

« En résumé, elle s’est ajustée en vitesse et en profondeur. On savait que la Gouffre avait le potentiel de s’ajuster », mentionne Philippe Bourdon, géographe-consultant, dont les services ont été retenus par la Ville de Baie-Saint-Paul depuis mai. « L’ouvrage vise à protéger contre les inondations. Ce n’est pas que de la pierre. Une membrane a été posée et une couche de glaise sera ajoutée. L’enrochement stabilise le talus devant le mur de protection », rappelle-t-il.

Les travaux ont eu pour effet de réduire la largeur du cours d’eau sur sa portion qui passe derrière la rue Ménard. Une situation qui a tôt fait d’inquiéter des résidents des rues avoisinantes. Ils craignent la crue printanière. « Ça paraît intense les travaux, mais il y avait un enrochement avant que le mur soit brisé », rappelle Philippe Bourdon.

Une pointe sablonneuse située devant l’endroit où le mur a cédé a reculé. Devant elle, la profondeur de la rivière était de 4 pieds à la suite des inondations du 1^er mai. On l’estime trois fois plus importante aujourd’hui. « L’ouvrage réduit le lit de la rivière, mais l’eau s’écoule plus rapidement dans la portion », continue le spécialiste.

Autant le géographe que le maire et le directeur général de la Ville comprennent que les citoyens peuvent avoir des inquiétudes alors que les travaux avancent et que, malheureusement, les coups d’eau sont récurrents. Aucun d’entre eux ne possède une boule de cristal et ne peut jurer qu’il n’y aura plus jamais d’inondations. Toutefois, « notre plan a été validé par des spécialistes. Nous sommes en mesure d’assurer la sécurité de la population », assure le maire Michaël Pilote.

Les travaux ne sont pas encore terminés. La raison du retard était une intervention d’Hydro-Québec qui
ne s’est réalisée que la semaine dernière. « La première phase était de solidifier le mur. Une analyse de la rivière est en cours. On peut spéculer ou avoir des plans comme élargir la rivière à tel endroit, les spécialistes doivent d’abord se prononcer », continue le maire.

« Une intervention peut aussi avoir des répercussions ailleurs sur la rivière. La rivière, elle a bougé dans les 50 dernières années », ajoute Philippe Bourdon, précisant qu’il s’agit d’une rivière à saumon.

Le maire Pilote assure que toute son équipe « prend ça au sérieux. On ne lésine pas sur les moyens. On comprend les inquiétudes, mais on agit. On ne laissera pas personne craindre le pire », termine-t-il.