La résilience du maraîcher Philippe Carrier-Moisan aura finalement cédé sous le poids de sa ferme. La Résiliente, fondée il y a deux ans à Saint-Irénée, est à vendre.
« Il faut avoir un peu de naïveté pour se lancer comme ça en affaires. C’était un très très gros défi qui était vraiment trop pour moi, au niveau de toute la charge mentale. Je me suis rendu compte au bout de deux ans que j’avais le goût de faire d’autres choses », résume l’agriculteur avec lucidité.
Comme toute entreprise agricole, La Résiliente a connu son lot de contraintes, allant de l’inflation à la pénurie de main-d’œuvre, mais ce n’est pas nécessairement ce qui a joué dans la décision du maraîcher. « Ce n’est pas un manque de solutions, c’est plus une fatigue puis une incapacité de mener ce projet-là seul », précise-t-il.
Ce père de deux enfants en garde partagée commençait fin janvier à faire ses semis et travaillait sans arrêt jusqu’à la fin octobre. « Pendant tous ces mois-là, c’est sept jours sur sept à m’occuper du vivant sans répit. C’est comme des enfants. »
Philippe Carrier-Moisan avait repris en 2021 la partie maraîchère d’une ferme familiale, La Côte des Bouleaux, et se concentrait sur la production de tomates et de légumes. « À la base, ce volet-là était plus ou moins rentable. Passer d’une entreprise qui comptait sur beaucoup de bénévolat de la famille à une entreprise rentable qui me dégage un salaire, c’était ambitieux à la base », constate-t-il.
Même s’il est en réflexion sur son avenir, l’entrepreneur agricole est ouvert à toute proposition et ne rejette pas l’idée de continuer de travailler à la ferme. « C’est sûr que je souhaite que ça continue. Ce dont j’ai besoin dans le fond, c’est d’avoir moins de charge mentale. Je pourrais la vendre, mais je pourrais aussi la louer. Si j’ai des partenaires qui veulent embarquer avec moi, je ne suis pas fermé », conclut-il.
