Michel Couturier veut finir le travail: il sollicitera un 4e mandat en 2025

Par Dave Kidd 5:00 AM - 10 octobre 2023
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Michel Couturier et des travailleurs du chantier de la rue Saint-Étienne

Michel Couturier termine sa 10e année à la mairie de La Malbaie. Le politicien a sauté sur la glace
en 2013 pour le Mont Grand-Fonds et pour redonner de la fierté à sa ville. Il a bien l’intention de finir ce qu’il a commencé : il sollicitera un 4e mandat au scrutin de 2025.

« Je suis un vendeur », c’est ainsi que se décrit le maire de La Malbaie. Plusieurs ne seront pas étonnés de lire cette affirmation : il a grandi dans le commerce de son père pour éventuellement le reprendre. Il a beau être vendeur, encore faut-il qu’il ait quelque chose à vendre. Maintenant, il estime avoir le bon matériel. Ce qui n’a pas toujours été le cas.

Michel Couturier a fait le saut en politique un peu par orgueil, mais surtout par amour pour La Malbaie et sa population.

Tout un défi

Élu en novembre 2013, il a débuté son mandat alors que la grande ville ne rayonnait pas tellement. Si l’on se ramène dans le temps, c’était en pleine austérité libérale. Le gouvernement avait fermé
les robinets. Comme si ce n’était pas assez, le spectre d’un casino à Québec flottait, la fermeture
de General Cable s’était réalisée, le dossier de l’hôpital faisait du surplace et une fusion de commissions scolaires avec Québec était avancée.

On a beau se dire qu’il ne mouillera pas toute l’année, les journées ensoleillées étaient plutôt éparpillées en ce début de mandat. « Il y avait beaucoup d’incertitude quand je suis arrivé. Ce n’était pas facile de rester joyeux », se souvient le maire Couturier. « On est parti d’une remise en question pour reprendre notre place sur la scène provinciale. On a eu un creux. Là, on est de retour au jeu. On n’est plus seul. On a des partenaires majeurs », ajoute-t-il.

Il aime utiliser l’expression « un joyau à polir » en parlant de sa ville. Il s’est passé bien des choses en 10 ans. La Malbaie a été aidée dans sa relance. Le gouvernement du Canada a choisi cette ville pour le G7 de 2018. Les retombées ont sans doute déçu des citoyens, mais pendant des mois La Malbaie était dans tous les médias. Québec a confirmé le projet de modernisation de l’hôpital qui comprend la superbe école des Eaux-Vives. Des investissements totaux de 400 M$ de chaque côté de la rue Saint-Étienne, ça aide.

Le Havre: belle leçon

En politique, c’est souvent un autre qui termine ce que son prédécesseur avait commencé. Michel Couturier a peut-être eu la chance que les anciens maires aient fait des choses moins sexy comme l’assainissement des eaux. « Le travail de base a été fait. Les enjeux ne sont plus les mêmes que dans les années 90 », dit-il. « Aujourd’hui, on est rendu à retravailler à la renommée de la ville. La relance est commencée pour vrai. Cité Mémoire, Loto-Québec qui investit dans un spectacle, La Pinsonnière revit et le Mont Grand-Fonds se développera par le privé. Qui aurait prédit ça? »

Le projet du Havre a monopolisé l’attention pendant un bon moment. À la signature des registres, Michel Couturier était aussi dépité que le premier ministre François Legault le soir de la partielle dans Jean-Talon. Si les deux ont dit tirer des leçons, le maire de La Malbaie avoue qu’elle a été « dure et belle. On en sort tous gagnants. Le conseil a été persévérant et a refait ses devoirs. Je n’ai jamais pensé que ce dossier me ferait perdre une élection. Il faut être humble. Tu peux te faire remettre à ta place n’importe quand », dit-il.

Fierté et bonheur

Michel Couturier a son style bien à lui. Peu importe qui il croise dans la rue, le contact est chaleureux et la discussion s’engage rapidement. Il ne se voit surtout pas comme un sauveur, mais comme un homme qui a « quelques aptitudes pour la politique. C’était à mon tour de mettre la main à la pâte. Mon mandat est de redonner à La Malbaie ses lettres de noblesse : des lieux où les gens sont bien et heureux d’y être », résume-t-il.

Maintenant que le soleil brille de nouveau à La Malbaie, cela ne veut pas dire que le travail est terminé et que de nouveaux enjeux ne se pointent pas à l’horizon. « On a du succès, mais on doit réfléchir. On revient à l’ADN de La Malbaie qui est composé de l’espace, des attraits pour les familles, des loisirs et
du divertissement. On doit choisir les bons projets et protéger l’environnement. On aura de beaux débats avec les projets sur la table. Medway par exemple? « Oui » , admet le maire.  

De retour en 2025

Il n’y a pas eu beaucoup de controverses à La Malbaie dans les 10 dernières années. Des dossiers
plus difficiles comme le Havre, l’hôpital et l’IRM ont fait des vagues, mais il n’y a pas eu de déchirement sinon que la démission de Jacques Tremblay. » Je n’aime pas la chicane « , dit Michel Couturier. » Je n’enfonce pas des projets et ça se passe bien avec les citoyens. Je reçois de bons commentaires. Je suis conscient aussi que ce ne sont pas toutes les décisions qui font des heureux. » 

Une des rares défaites qu’il a subie s’est déroulée à la MRC. Il a tenté de devenir préfet, mais ses collègues ont préféré poursuivre avec Sylvain Tremblay. » Tant que Mme Comeau sera là, je n’y pense pas. Si elle quitte, j’y vais « , assure Michel Couturier, qui a du même souffle confirmé qu’il sollicitera de nouveau la confiance des électeurs en 2025.

Il veut voir se réaliser la modernisation de l’hôpital bien entendu, mais il a aussi des projets pour le secteur de Cap-à-l’Aigle. Il parle notamment d’améliorer les routes et aussi d’un projet qui pourrait se concrétiser sur le site de l’ancien Centre Femmes aux Plurielles.

Un des grands rêves de Michel Couturier est de positionner La Malbaie sur le circuit des bateaux
de croisière de 400 à 500 passagers. L’idée n’est pas nouvelle, mais avant de voir un bateau jeter
l’ancre, la ville doit faire partie du circuit. Et c’est cette première escale qui semble être la plus difficile à faire.

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