Le projet de parc de la Côte-de-Charlevoix démarre

Par Dave Kidd 5:00 AM - 8 août 2023
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Baie-des-Rochers serait l’un des sites majeurs du parc de la Côte-de-Charlevoix. Photo archive Crédit Dominique Villemaire

Le projet de création du parc national de la Côte-de-Charlevoix passe à une nouvelle étape. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a demandé à la SÉPAQ de partager son expertise. Et c’est l’actuel directeur des parcs nationaux de Charlevoix qui va piloter l’équipe chargée de développer le concept.

Nous ne sommes pas encore rendus à l’étape de voir passer une Toyota noire dans les rues de Saint-Siméon pour qu’un ministre inaugure le parc, mais cette étape est fondamentale dans ce qui va arriver par la suite.

« Je me sens privilégié que mon organisation me fasse confiance », commente Daniel Groleau qui s’absentera de la direction des parcs de Charlevoix pendant deux ans, le temps d’effectuer ce mandat. 

Comptant 14 ans d’expérience dans plusieurs parcs du réseau de la SEPAQ, il admet que d’avoir assisté, dans le passé, à la création de deux parcs avait « résonné fort en lui », glisse-t-il comme réponse lorsqu’on lui demande s’il s’agit d’un défi emballant.

Concrètement son travail sera de coordonner une équipe et d’élaborer l’expérience client qui sera offerte dans le parc, qui rappelons-le, est encore à l’étape de projet.

« Des spécialistes pour les milieux naturels par exemple participeront aux travaux. C’est un mélange de compétences qui travaillera sur le concept. Il faut tirer le meilleur des idées de tout le monde », ajoute Daniel Groleau.

Ce n’est pas lui ni son équipe qui détermineront les limites du parc ou qui détermineront le budget d’exploitation. Tout cela revient au ministère l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

C’est la première fois que Daniel Groleau a la charge d’un pareil mandat. Il a déjà débuté son travail tout en conservant la direction des parcs nationaux de Charlevoix le temps qu’un successeur lui soit trouvé. « Des visites terrain ont été effectuées. On s’approprie le dossier », poursuit-il.

Daniel Groleau quitte donc temporairement la direction des parcs nationaux de Charlevoix. Il n’affiche aucune inquiétude pour la suite des choses étant donné « l’excellente équipe expérimentée » qui est en place.

Étude positive en 2019

Le gouvernement du Québec et la SÉPAQ ont fait réaliser une étude dont les constats lui ont été présentés en 2019. La firme de recherche Touriscope évaluait l’achalandage à 140 000 personnes dès la troisième année d’opération, selon les scénarios les plus probables. Toutefois, la firme indiquait que les espaces de stationnement et les installations ne pourraient en accueillir que la moitié, soit 66 500 personnes.

Toujours selon cette étude, de 166 à 514 emplois directs et indirects (du scénario le plus conservateur au scénario le plus optimiste) seraient créés. Des retombées économiques allant de 13 à 40 millions $ (selon les scénarios) sont anticipées.

La création prend du temps

Sur le site internet du ministère, on indique que « le processus de création d’un parc national peut prendre quelques années. Plusieurs étapes sont nécessaires afin de s’assurer qu’un projet est acceptable tant sur le plan de la préservation de la biodiversité que des points de vue social et économique ».

Après avoir sélectionné un territoire, le Ministère met en place un groupe de travail composé de représentants régionaux.  D’ailleurs, la préfet de la MRC de Charlevoix-Est, Odile Comeau ainsi que le directeur général, Pierre Girard et la directrice générale adjointe, Caroline Dion siègent à ce comité. Leur mandat est de recueillir et de mettre en commun l’information pouvant influer sur la création du parc, et de la diffuser auprès des divers groupes de citoyens concernés. 

« Les discussions menées au sein du groupe de travail ont également pour but d’explorer des avenues afin de s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet », écrit-on aussi.

« Un plan directeur provisoire est ensuite élaboré afin d’informer la population et les organismes concernés relativement aux principaux aspects du projet de parc, soit sa limite, son zonage et son concept d’aménagement. Par la suite, au moins 60 jours après la diffusion du plan directeur provisoire, une audience publique est tenue afin de recueillir, sous forme de mémoires, l’opinion de la population sur le projet de parc national », dit aussi le ministère.

Sur la base des conclusions de cette audience publique, il est proposé au gouvernement de procéder à la création du parc. Le Ministère rédige ensuite un plan directeur qui présente les propositions retenues concernant le périmètre, le zonage, le concept d’aménagement ainsi que les orientations de gestion du parc.

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