Fumée des feux de forêt et pollution de l’air: une invitation à la prudence

Les effets des feux de forêt sans précédent qui sévissent au Québec se voient et se ressentent à des centaines, voire des milliers de kilomètres à la ronde, avec les effets que l’on peut imaginer sur la santé.

Le médecin-conseil en santé environnementale du CIUSSS de la Capitale-Nationale Philippe Robert n’hésite pas à parler de « conditions jamais vues ».

« Dimanche, les niveaux de particules fines dans l’air étaient très très élevés. De mémoire,  dans ma carrière relativement courte, on n’a jamais vu ça. Il y avait eu un feu de tourbière sur la Rive-Sud, avec un panache important, mais ce qui se produit maintenant  sort de ce à quoi on est habitué », indique-t-il. Selon lui, les épisodes du genre risquent toutefois d’être de plus en plus fréquents. «Avec les changements climatiques, ça fait partie des choses qui vont revenir plus souvent! »

La région de la Capitale-Nationale s’en tire plutôt bien jusqu’ici. « Dans Portneuf, Québec et Charlevoix, on n’a pas noté d’augmentation liée aux feux dans les urgences, dans les transports en ambulance ou les appels au 811, mais ce n’est pas la région la plus affectée. On sait que les autres régions suivent de près la situation et c’est clair qu’il va y avoir des études, a posteriori, pour voir les impacts de feux », avance-t-il.

Dans l’œil de la tornade, sur la Côte-Nord, on ne dénote pas non plus de hausse d’achalandage dans les hôpitaux.

« Il n’y a pas eu de hausse de l’achalandage dans les urgences de la région en lien avec la fumée des feux de forêt. Il y a eu quelques consultations durant la nuit de vendredi à samedi à l’urgence de l’Hôpital Le Royer (Baie-Comeau) en lien avec la fumée, mais aucune hospitalisation », indique le porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS-CN).

Les prochains jours semblent promettre une accalmie, puisque des précipitations sont prévues, mais le Dr Robert invite à suivre les avis de la Santé publique en cas de doute. « De façon générale, la journée où il y a un smog très important, les directions de santé publique vont faire des communications pour aviser la population. S’il y a une présence importante de particules fines dans l’air, on peut recommander d’éviter les activités physiques intenses, mais l’activité physique a des bénéfices donc tout dépend des individus.  Des gens sont plus à risque : les nourrissons, les bébés, les personnes plus âgées, celles qui ont des problèmes de poumons, d’asthme…  Dès qu’ils ont des symptômes, qu’ils toussent, ils devraient privilégier de rester à l’intérieur ou d’aller à l’extérieur, mais sans exercice intense et pour des périodes plus courtes », indique le médecin.

En cas de smog, il est recommandé de fermer les fenêtres et de mettre l’échangeur d’air en fonction « recirculation ».  

Le site IQAir offre des indications précises sur les niveaux de pollution dans l’air par secteur. Le site d’Environnement Canada, où sont publiés les avis de smog, est également une source importante d’informations. Les personnes qui souhaitent des conseils plus spécifiques voudront consulter la section Code Air sur le site de Santé canada. « On parle de code de couleurs de 1 à 10 avec des conseils, utiles si on a des problèmes de santé », indique Dr Philippe Robert, affilié à la direction de la Santé publique de la Capitale-Nationale.