10% des agriculteurs jetteront l’éponge d’ici un an

Par Émélie Bernier 1:45 PM - 14 avril 2023 Initiative de journalisme local
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10 % des entreprises disparaîtront du paysage agricole québécois d’ici un an, selon les résultats d’un sondage de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

« La situation est insoutenable pour certaines productions agricoles ainsi que pour les producteurs situés dans des régions périphériques comme la nôtre. La rentabilité n’est tout simplement plus au rendez-vous. Nous traversons une crise importante actuellement avec la hausse des taux d’intérêt, une hausse fulgurante du prix des carburants et le prix des terres agricoles atteint des sommets historiques », a déclaré Yves Laurencelle, le président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord.

Sur ce territoire spécifique, « six fermes sur dix considèrent que la hausse du prix des carburants aura un impact néfaste, trois entreprises sur dix considèrent que la hausse des taux d’intérêt pourrait les empêcher de rencontrer leurs obligations financières et sept fermes sur dix diminueront ou reporteront leurs investissements ».

La fédération souhaite une actualisation des programmes d’aide du gouvernement pour contrer les hausses des coûts d’exploitation. « Le statu quo mènerait à des fermetures importantes dont les répercussions seront néfastes quant à la vitalité économique et sociale de nos communautés », indique le président.

L’augmentation du coût des intrants de production (+27,9 %) a été près de trois fois supérieure à l’inflation (+11,8 %) entre janvier 2020 et septembre 2022. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt, depuis janvier 2022, a quant à elle aggravé de beaucoup la situation.

8 $ d’actifs sont nécessaires pour chaque dollar de recettes en agriculture, un ratio fortement supérieur aux autres secteurs économiques.

Cela explique, en grande partie, l’ampleur des investissements requis, le
niveau élevé de la dette agricole qui en résulte et, conséquemment, le lourd impact de chaque fluctuation des taux d’intérêt sur la pérennité des fermes de la province.

3 675 productrices et producteurs ont répondu au sondage de l’UPA. Deux entreprises agricoles sur dix rapportent déjà une mauvaise ou très mauvaise santé financière (0-5 ans : près de trois sur dix) et près de cinq fermes sur dix anticipent une détérioration de leur situation au cours de la prochaine année.

10% des propriétaires mettront carrément la clé sous la porte d’ici un an. 

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