23 avril 2024
Les agriculteurs réunis à la salle du conseil des Éboulements lundi ne pensent pas qu’à eux-mêmes, loin de là. Ils sont encore plus inquiets pour la génération qui les suivra.
« Si on veut garder nos enfants dans la région, il va falloir leur donner une chance… Mes enfants, ils regardent pour s’installer ici, mais les prix n’ont pas de bon sang. On n’a pas beaucoup de services : on a nos puits, nos fosses… Une terre à bois avec un cran qui descend au fleuve, ça ne vaut pas des millions, même si je la faisais bûcher demain!», lance le producteur de bovin de boucherie Sylvain Gauthier.
Sébastien Tremblay espère aussi que ses enfants continuer de faire prospérer ses terres du rang Sainte-Marie. “Est-ce que les agriculteurs vont se faire tasser pour laisser la place à la villégiature? Chez moi, c’est zoné agricole, je ne peux pas faire de développement et de toute façon, c’est pas ça que je veux! Je veux que ma ferme soit pérenne et que mes enfants et mes petits-enfants la continuent. »
Pour sa part, le producteur porcin Jean-Yves Audet doit composer avec une mauvaise nouvelle supplémentaire. Son fils Emile, qui souhaitait jusqu’à récemment prendre la relève, a lancé la serviette. «Il m’a signifié qu’il ne reprendrait pas la ferme, même s’il a suivi une formation de gestion et exploitation d’entreprise agricole et qu’il aime le travail qu’il fait avec nous», se désole-t-il.
Il comprend son fils. « Il a de l’intérêt, mais ça va trop mal. Avec les difficultés que l’industrie connaît, on l’encourage pas non plus. C’est pas assez stable! C’est une crise qui est majeure, on en subit les conséquences encore plus. On est loin des abattoirs. Dans les autres fermes de porcs qui ont de la relève, les jeunes producteurs sont prêts à prendre le relais sont débinés… Même si c’est une relève affiliée, les investissements ont des coûts vraiment trop élevés. »
Sylvain Gauthier rappelle que sans l’agriculture, il n’y a pas de nourriture. « Nous sommes là pour alimenter la population! Les agriculteurs sont à la base de la vie! », s’exclame-t-il.
