Cerf de Virginie : pas d’intervention du ministère à Clermont

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs n’a pas l’intention d’intervenir à Clermont où la population de cerf de Virginie a pris l’habitude d’aller se nourrir dans les quartiers résidentiels.

Le Charlevoisien avait réalisé un reportage récemment (7 mars) sur la présence des cerfs de Virginie. On avait également adressé une série de questions au ministère concerné.

Première chose à savoir- qu’on ne saura pas en fait-, c’est qu’il est impossible de déterminer si le nombre de chevreuils augmente depuis des années. Il n’y a jamais eu d’inventaire de réalisé, a reconnu le ministère

« Basée sur nos suivis, notamment le succès à la chasse (c.-à-d. nombre de cerfs récoltés / nombre de permis vendus) la population de cette zone est considérée comme marginale. D’ailleurs, la chasse au cerf de Virginie est seulement possible depuis 2016 dans la zone de chasse 27 Est », écrit Daniel Labonté, porte-parole.

Le ministère n’interviendra pas à Clermont puisque « la cohabitation avec la grande faune est une réalité sur le territoire québécois. Dans des cas de cerfs occasionnant des dommages aux plantes ornementales, le Ministère prône des interventions par les citoyens eux-mêmes afin de repousser ou de garder à distance les cerfs », poursuit Daniel Labonté.

Des conseils

Par intervention, le ministère mentionne que le moyen le plus efficace de protéger les haies, arbustes ou arbres ornementaux du broutement par le cerf est d’en recouvrir les parties accessibles pendant l’hiver à l’aide d’une clôture en bois ou en plastique. « Il faut bien s’assurer de la solidité des installations, car les cerfs sont tenaces lorsqu’ils sont affamés», dit-il aussi.

Le porte-parole rappelle aussi qu’il est interdit d’abattre un cerf de Virginie sauf durant la période de la chasse et en respectant la réglementation. En dehors de ces conditions, la réglementation ne prévoit pas de disposition spécifique en vertu de laquelle il serait permis d’abattre un cerf qui est trop dérangeant.

Bientôt illégal de les nourrir

Le guide de chasse Stéphane Belley estimait que l’interdiction de nourrir les cerfs de Virginie était une erreur. Le ministère avance le contraire. « Lors de l’élaboration du Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027, les partenaires fauniques du Ministère, dont la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs, ont mentionné le besoin d’interdire le nourrissage hivernal pour le cerf de Virginie étant donné tous les effets négatifs documentés et reconnus dans la communauté scientifique », rappelle notre interlocuteur.

Actuellement, la réglementation du ministère adopté en 2020 autorise l’appâtage du cerf à des fins de chasse du 1er septembre au 30 novembre. « Des travaux sont en cours afin de rendre effective la réglementation pour interdire le nourrissage du cerf du 1er décembre au 31 août, sauf sur l’île d’Anticosti », ajoute le porte-parole.

Plusieurs villes du Québec ont d’ailleurs adopté un règlement interdisant le nourrissage artificiel du cerf de Virginie.