L’INRS pourrait créer une trentaine d’emplois et attirer une cinquantaine d’étudiants dans Charlevoix

Par Jean-Baptiste Levêque 3:56 PM - 23 mars 2023
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Le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau, à l’occasion de la consultation organisée à Baie-Saint-Paul les 22 et 23 mars.

Le projet de centre de recherche scientifique sur les ruralités dans Charlevoix fait rêver autant l’équipe de l’INRS que les élus charlevoisiens. Création d’un lieu d’innovation et d’emplois, attrait pour les universités, développement d’une expertise scientifique… les uns et les autres ont tout intérêt à ce qu’il se concrétise.

À commencer par Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), qui en est l’idéateur. « Je reste très profondément impliqué dans le projet », admet-il fièrement.

La situation géographique de Charlevoix permettra à son équipe d’ouvrir un centre de recherche en milieu rural, une grande première, tout en restant dans la région de la Capitale-Nationale, ce qui amène beaucoup d’aspects pratiques pour sa gestion.

Même si l’on est seulement à l’étape de bâtir une étude d’opportunité, la responsable du projet à l’INRS, Émilie-Jade Poliquin, a déjà un plan assez clair pour sa mise en œuvre. Le centre permettra de créer des emplois et d’attirer de nombreux étudiants dans Charlevoix : une quinzaine de chercheurs, de 10 à 12 employés qui gravitent autour et une communauté étudiante de 50 à 60 personnes sur place.

« On veut être un employeur intéressant dans la région. On veut créer un milieu de vie, attirer la crème de la crème. Et ça ajoute des possibilités de carrière scientifique pour les jeunes de Charlevoix, qui autrement auraient dû quitter leur région », explique Mme Poliquin.

Les étudiants en question seraient des stagiaires en postdoctorat et des étudiants de 2e et 3e cycle universitaire. La vocation du centre ne correspond pas pour le moment à des programmes universitaires définis, mais elle pourrait amener les universités à en modifier ou à en créer de nouveaux, croit la responsable du projet.

La forme que prendra le centre physiquement reste à définir. À l’automne 2023, une firme d’ingénieurs étudiera les options de construire un nouveau bâtiment ou d’en convertir un existant, s’il y en a un seul ou plusieurs.

« Les besoins techniques en sciences natures et en sciences humaines sont complètement différents. Peu importe la forme, il faut que ce soit viable et pertinent scientifiquement. Mais on privilégie quand même un seul site avec un réseau de partenaires dans la région. Ce ne sera pas dans un parc industriel, mais dans un milieu de vie », affirme Émilie-Jade Poliquin.

Émilie-Jade Poliquin, responsable du projet de centre de recherche sur les ruralités à l’INRS.

Baie-Saint-Paul et La Malbaie prêts à accueillir le centre

Le maire de La Malbaie, Michel Couturier, ne cache pas l’intérêt de sa ville à accueillir le futur centre de recherche. « On lève la main et on est prêt. Ce n’est pas une question de partir en guerre. Mais c’est évident qu’on parle avec les gens de l’INRS pour faire valoir notre territoire. »

M. Couturier parle même concrètement de joindre le projet à un pôle d’innovation sur la rue Richelieu « On travaille à développer une économie autour du savoir. On veut faire grandir le centre d’études collégiales. Créer des espaces de travail communs avec un nouveau pôle d’innovation. Pourquoi pas y intégrer l’INRS? »

Même s’il se rallie aux démarches de la région au complet pour démontrer qu’elle peut accueillir le centre, le maire de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote, confirme sans détour que sa ville « est en mesure d’accueillir le centre sur son territoire ».

Face aux défis de logement qu’entraînera la création du centre, son administration réfléchit déjà à la question. « Ça ne me fait pas peur, c’est un nouveau défi qu’on a à travailler. Je suis sûr qu’on va réussir à relever les manches pour arriver à un résultat qui sera intéressant. »

L’INRS est tout aussi consciente de cet enjeu. « Le logement sera ma recommandation principale à l’INRS dans l’étude d’opportunité. Les travailleurs et les étudiants attendus peuvent avoir des familles. Pour les accueillir, on pourrait intégrer au projet une coop d’habitation ou encore une résidence étudiante », mentionne Émilie-Jade Poliquin.

Concernant l’échéancier, la responsable du projet n’attendra pas 15 ans pour qu’il se concrétise. « L’idéal serait d’avoir une ligne au budget du gouvernement dès mars 2024. Le but est d’être pleinement opérationnel d’ici 5 à 10 ans. Le tout va se faire progressivement pour nous et pour la région. Des chercheurs peuvent être embauchés avant même d’avoir un lieu permanent. On veut qu’ils soient déjà sur le terrain », assure-t-elle.

Près de 200 personnes, dont des élus locaux, se sont rassemblés les 22 et 23 mars pour réfléchir aux enjeux ruraux qui définiront les orientations du centre de recherche.

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