Procès de Katia Trudel : un expert débute son témoignage

Par Dave Kidd 7:24 PM - 12 janvier 2023
Temps de lecture :

Le palais de justice de La Malbaie.

L’absence d’enquêtes plus complètes de la part du Service sécurité incendie de La Malbaie et de la Sûreté du Québec empêche l’expert embauché par la défense de préciser l’origine du feu qui a détruit le 100, rue John-Nairne, à La Malbaie, le 25 mai 2020.

C’est ce que Guy Bérubé a indiqué dans son témoignage au 4e jour du procès de Katia Trudel qui est accusée d’avoir allumé cet incendie.

L’expert compte 25 ans d’expérience en enquête sur les incendies et les explosions. Il a analysé l’incendie à partir du rapport des pompiers, des témoignages entendus à l’enquête préliminaire et des vidéos et photographies qu’il a obtenues.

Son travail visait à établir les circonstances et les causes du feu par l’entremise d’une enquête respectant la norme NFPA 921 qui se veut le guide pour les investigations incendie et explosion.

Pour lui, il est difficile d’en arriver à une cause étant donné que les règles de l’art n’ont pas été suivies. « On doit relever toutes les sources d’énergie comme un appareil électroménager ou fonctionnant à batterie. Il n’y a pas non plus d’analyse cinétique du feu effectué par un enquêteur incendie. Même si un édifice est complètement effondré, on peut encore faire une analyse », a-t-il également laissé entendre.

Il a déploré l’absence « d’une enquête de base » par le service incendie lequel « n’aurait pas dû transférer la scène sur la base d’une seule information ». L’expert faisait allusion ici aux feux d’artifice qui auraient été lancés.

Guy Bérubé croit néanmoins que le feu a pris dans la partie sud-ouest du bâtiment ce qui correspond au coin arrière de l’immeuble. Il estime toujours à partir des témoignages entendus que le feu aurait pu prendre naissance dans un espace ou des matériaux de construction et une tondeuse , un bidon d’essence, entre autres, étaient entreposés.

L’expert n’a pas été en mesure de préciser l’heure approximative du début de l’incendie, mais qu’il était nettement en progression lorsque l’appel au 911 a été fait vers 1h16. Impossible aussi pour lui de dire à quel étage les flammes se sont déclarées.

Guy Bérubé poursuivra son témoignage ce vendredi 13 janvier.

Avant l’arrivée de l’expert de la Défense, la Couronne a fait entendre ses deux derniers témoins qui ont des liens familiaux avec l’accusée et qui auraient entendu les aveux allégués.

Son fils et sa conjointe ne se sont pas présentés de gaieté de cœur devant la cour.

« Mes souvenirs sont vagues », a lancé d’entrée de jeu Audrey Morin , à Me Jimmy Simard, procureur de la Couronne. Elle en a dit plus en contre-interrogatoire notamment qu’il s’agissait de farces lorsqu’elle et son conjoint auraient demandé à l’accusée s’il elle avait mis le feu et qu’elle aurait répondu oui aussi sur un ton laissant croire à une blague.

Devant cette situation, l’avocat qui mène la poursuite pour le ministère public a demandé et obtenu du juge Stéphane Poulin ,« qui comprenait bien les réticences »,   que la déclaration de la jeune femme faite aux policiers fasse « preuve de son contenu ».

Partager cet article