Raymond Jobin pensait qu’il allait « y passer »

Par Dave Kidd 6:49 PM - 10 janvier 2023
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photo archive

Raymond Jobin pensait bien que sa dernière heure était venue la nuit du 25 mai lorsque l’incendie s’est déclaré au 100, rue John-Nairne , à La Malbaie.

C’est ce que l’homme de 54 ans a déclaré au second jour du procès de Katia Trudel, qui est accusée d’avoir allumé cet incendie.

Le quinquagénaire n’habitait que depuis 4 mois dans l‘immeuble quand il a été détruit par un incendie.  Il a passé 4 à 5 mois à l’hôpital et 4 mois à la maison Revivre après les événements. « J’ai souffert et aujourd’hui encore je ne vais pas très bien. J’ai de la difficulté à dormir », a dit l’homme en racontant au juge Stéphane Poulin avoir encore de la difficulté à ouvrir sa main droite.

Le soir de l’incendie, Katia Trudel et un autre témoin, qui sera entendu ce mercredi, sont allés rendre visite à Raymond Jobin , qui habitait au rez-de-chaussée, vers minuit. « Je me suis choqué après Réal (le témoin de demain) parce que je savais que Mme Trudel n’avait pas le droit de venir dans notre immeuble », a-t-il raconté.

D’après ce qu’il a dit, il a vu « une boule de feu devant sa porte ». Il est allé s’arroser dans la salle et bain et a saisi un morceau de son fauteuil et a traversé les flammes pour s’extirper de l’immeuble. « La fumée entrait. J’allais y passer. J’aimerais dire que j’ai vu quelque chose, mais, non ».

Il s’est cependant souvenu avoir entendu un bruit qu’il comparait au départ à celui d’un carton d’allumette qui flambe pour ensuite dire qu’il s’apparentait plus à celui d’une mèche.

L’avocat de la Défense n’a pas pris de détour pour débuter son interrogatoire. « Vous étiez intoxiqué? », a demandé Me Guillaume Lafleur Marcotte. « Un peu. J’avais fumé 2 ou 3 joints. Mais j’avais toute ma tête. Le cannabis n’a pas effet sur moi », a-t-il répondu. L’avocat a continué sur le chemin de la consommation et le témoin a indiqué que d’habiter de nouveau La Malbaie va le calmer.

Raymond Jobin a aussi mentionné qu’on avait frappé à sa porte, « des coups rapides » tout juste avant qu’il voie le feu.  Il a aussi indiqué qu’il n’avait pas entendu de feux d’artifice ni de pétard avant l’incendie.

Témoin surprise

La Défense a été surprise par la présence du témoignage du lieutenant Bernard Otis du Service sécurité incendie de La Malbaie. La Couronne l’ayant avisé seulement la veille qu’il allait se présenter à la barre. Me Lafleur-Marcotte y voyait un « préjudice majeur ».

Après la pause du diner, le juge Stéphane Poulin a indiqué que ce témoignage ne causait pas de préjudice et a rejeté la demande de la Défense qui réclamait un ajournement de 24h.

Dans son témoignage, le lieutenant Otis a rappelé essentiellement son trajet de sa résidence à la caserne #1 et son intervention avec son chef pour pénétrer dans l’appartement #10 pour s’assurer qu’il était vide alors que le feu faisait rage.

Il a aussi fourni 29 photos à l’enquêteur Desbiens. Seulement deux durant l’intervention « que j’utilise aussi durant mes formations pour démontrer l’ampleur que peut avoir un incendie », a indiqué celui qui est aussi instructeur au SSILM.

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