La Ferme Nor-Dik vendra de la viande de bouvillon

Par Emelie Bernier 10:35 AM - 3 mars 2022
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Dominic Gaudreault et ses deux enfants sur la ferme aux Éboulements. Courtoisie

Il aura fallu un bête incident à la ferme pour que le copropriétaire de la Ferme Nor-Dik des Éboulements, Dominic Gaudreault, accepte de goûter à la viande d’un de ses animaux. Les Charlevoisiens peuvent s’en réjouir, car M. Gaudreault et sa famille ont tellement apprécié la saveur de ce jeune bouvillon élevé dans les pâturages environnants qu’ils ont décidé de la partager aux gens de la région.

« Dominic aimait tellement ses animaux qu’il ne voulait pas qu’on les mange jusqu’au jour où on a été obligé d’en abattre un qui s’était blessé », relate sa conjointe Izabelle Tremblay avec un sourire. Vers l’âge de 8 à 10 mois, toutes les bêtes étaient jusqu’ici écoulées sur le circuit des encans, comme pour la plupart des producteurs de bœufs de boucherie.

Les parents de Dominic Gaudreault, en compagnie de leurs petits-enfants. Dominic représente la troisième génération sur la ferme.

Dès la mi-mars, la ferme fera abattre des bouvillons dont la viande sera mise en marché ici, dans Charlevoix.

« Ce qui différencie cette viande du bœuf d’épicerie, c’est que ce n’est ni du veau ni du bœuf,  c’est ce qu’en anglais ils appellent du «baby beef » ou bouvillon à l’herbe. On a une viande plus fine, le gras est plus jaune, à l’extérieur, et le goût est plus fin. On nous a dit que ça goûte le bœuf d’antan,  quand les gens tuaient leur bouvillon. On ne peut pas trouver cette viande-là ailleurs que dans une ferme de proximité », poursuit Izabelle Tremblay.

La pandémie n’est pas étrangère à la décision des producteurs de créer un tel circuit court. « Les gens sont de plus en plus sensibilisés à l’achat local, ils veulent savoir ce qu’ils mangent, d’où vient leur viande. L’an dernier, nous étions sur le circuit Pays’Art (ndlr : une initiative des MRC dans le cadre de laquelle des œuvres d’art sont placées chez certains agriculteurs) et les gens nous posaient beaucoup de questions. On a senti qu’il y avait un intérêt », commente Dominic Gaudreault.

Circuit plus court, circuit plus vert

Celui-ci ressent de la satisfaction à l’idée qu’une partie de ses animaux ne prenne pas la route des États-Unis, du Canada ou même de l’Asie. « On ne sait jamais où va aboutir la viande de nos animaux quand on vend sur le circuit des encans », explique-t-il.

Gisèle, la fille de Dominic Gaudreault et Izabelle Tremblay, a visiblement hérité de la passion pour les animaux de son père. Courtoisie

L’animal, avant d’être mené à l’abattoir Cliche, qui se chargera également du débitage, ne consommera que de l’herbe et donc, aucune céréale. Ce type d’élevage est d’ailleurs plus écologique que celui du bœuf accessible en épicerie. Les producteurs de la Ferme Nor-Dik ont cette considération. « Ça fait partie de notre philosophie. On n’est pas carboneutres, mais on aimerait s’en approcher au fil des années », relate Dominic Gaudreault.

Comment ça marche?

Les personnes intéressées à se procurer de la viande de bouvillon de la Ferme Nor-Dik pourront choisir les coupes. Dans un premier temps, on suggèrera à la clientèle d’acheter un certain volume et de discuter avec les bouchers de Cliche, une entreprise située en Beauce. La viande débitée sera distribuée dans le rang Sainte-Marie, à la ferme, sur rendez-vous pour l’instant. On n’exclut pas l’idée de s’associer avec une entreprise existante pour y établir un point de vente ni celle d’ouvrir une petite boutique à la ferme, mais chaque chose en son temps.

« Pour l’instant, on va étudier le marché. Si les gens veulent goûter, ce sera possible de venir chercher quelques steaks à la ferme sur rendez-vous », relate Izabelle Tremblay. Les premiers bouvillons qui seront abattus à la mi-mars ont presque tous trouvé preneurs, mais il n’est pas trop tard et des abattages auront lieu régulièrement. « On va s’ajuster à la demande, mais on a un potentiel pouvant aller à 90 bêtes par année sur précommande », explique Dominic Gaudreault.

Les éventuels clients sont invités à visiter la page Facebook de la Ferme Nor-Dik ou à rejoindre les producteurs via messenger ou au 418-635-1417.

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