26 avril 2024
(Mise à jour 12h44) «Ingérence» et «interférences politiques constantes»: même s’ils ne veulent pas s’ingérer dans la campagne électorale, les employés cols blancs et cols bleus de Petite-Rivière-Saint-François demandent aux citoyens de voter pour «du changement». Entre les lignes, on pourrait croire qu’il s’agit d’un appui au candidat Jean-Guy Bouchard.
Leur syndicat, la section locale 5338 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), partage par voie de communiqué vendredi «déplorer une ingérence politique lourde et systématique qui dure depuis plus de deux ans dans les relations de travail». Le climat engendré par la situation causerait le «roulement excessif» du personnel, soutiennent-ils dans leur missive.
«Au fond, il faut absolument que la donne change, que les employés en place retrouvent un climat respectueux et que Petite-Rivière-Saint-François chérisse la stabilité de sa main-d’œuvre. C’est dans l’intérêt de tout le monde de ne pas voter pour la continuité », soutient Nina Laflamme, conseillère syndicale au SCFP.
Les travailleurs disent s’attendre à «plusieurs autres démissions dans l’éventualité où le problème persisterait dans le temps». Par situation persistante, on déduit qu’il s’agirait de l’opposant à la mairie de Bouchard et ex-membre du conseil municipal, Serge Bilodeau. Ce dernier était responsable des relations de travail.
« Les cols blancs et cols bleus avaient des réticences à l’idée de passer leur message maintenant, mais autant pour leur bien que pour celui des services municipaux et de la population, ils se sentent obligés de le faire. Tout ce qu’ils demandent, ce sont des relations de travail normales, dirigées du côté patronal par une structure professionnelle de gestion, sans ingérence ni interférence politique constante. Cette normalité-là permettrait la préservation de l’expertise interne de la municipalité ainsi que des services aux citoyens aussi efficaces que possible, ce qui est déjà un défi vu le contexte de pénurie de main-d’œuvre», continue la représentante du syndicat.
Au bout du fil, elle défend l’idée que cette sortie publique à deux jours du scrutin soit une stratégie. «Nous ne voulons pas nous ingérer mais l’on trouvait important de passer notre message. Nous voulons un changement de situation, mais plusieurs personnes peuvent participer à ce changement».
Elle cite quelques événements rapportés par les employés : une «présence accrue» d’un représentant politique aux rencontres employeur-travailleurs et des appels d’élus envers des employés en dehors des heures de bureau pour ne nommer que ceux-ci.
La prochaine convention collective des travailleurs de Petite-Rivière-Saint-François a pour échéance le 31 décembre 2022.
Le SCFP représente près de 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit environ 33 900 membres.
Pour consulter la réaction du candidat à la mairie Serge Bilodeau: cliquez ici.
Pour consulter la réaction du candidat à la mairie Jean-Guy Bouchard: cliquez ici.
