Un candidat écrit un essai sur « le génocide orchestré» de la culture québécoise 

On connaît Martin Cauvier comme candidat à la mairie de Saint-Siméon. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il a écrit un livre en 2020 où il critique avec méfiance les politiques d’immigrations au pays.

Dans «La meute du multiculturalisme» publié à la maison d’édition française les Éditions Baudelaire, M. Cauvier étale de long en large sa vision de ce qu’il appelle  « le génocide orchestré» de la culture francophone québécoise.   

Il soutient que le modèle de gestion de l’immigration au Canada du multiculturalisme est «gangréné». Les intégristes religieux de droite sont en proportion démesurée au sein des nouveaux arrivants au pays, avance-t-il.

Les 14 chapitres de l’essai rapportent les impressions du candidat de Saint-Siméon alors qu’il travaillait comme attaché, conseiller et stratège politique. Il soutient aussi avoir recueilli des témoignages confidentiels de gens du milieu politique. Cauvier dit y avoir constaté «un agenda» pour éliminer la francophonie et «imposer une seule religion».

Il explique dans une centaine de pages ce qu’il décrit comme «la meute». À Ottawa, elle est composée entre autres par la famille politique des Trudeau. En France, elle porte le visage d’ Emmanuel Macron. «Machination, mascarade, invasion, agenda, financement occulte», le ton de l’auteur est donné dans un lexique qu’il qualifie lui-même de «cru et sans détour».

À plusieurs reprises dans son ouvrage, il affirme avoir été témoin de tricherie électorale et de fraude en période d’élection. Sa méfiance le suit dans la présente campagne municipale. Martin Cauvier annonce qu’il demandera à la présidence d’élections de tenir au même endroit et au même moment le dépouillement du vote par anticipation et du vote officiel du dimanche 7 novembre.

Ce dépouillement anticipé est laissé au choix de la présidence d’élections. Sylvie Foster soutient déjà qu’elle priorisera cette méthode, puisque le vote par anticipation a été populaire chez les électeurs de Saint-Siméon.

«C’est une priorité pour moi de surveiller le dépouillement. Il faut avoir l’œil alerte, car oui, il existe des mécanismes pour ceux qui sont sortants, il y a des trucs de distraction lors du dépouillement sur les tables, pour aller comptabiliser du côté du sortant un pourcentage [de bulletins]. C’est monnaie courante. Il faut être là et il faut être vigilant», affirme-t-il de l’autre bout du fil.

Finalement, son ouvrage cible sans équivoque les communautés juives et musulmanes. M. Cauvier martèle au fil des pages de son ouvrage que l’immigration est abusive et massive. Il qualifie les immigrants religieux « d’attardés rétrogrades, d’incompatibles avec le peuple québécois, d’inintégrables », pour ne nommer que quelques-uns des qualificatifs utilisés par le candidat.

À la lecture de ces lignes, est-il possible de croire que ces «fils du roi David» et ces «frères d’Allah» ne seront pas les bienvenus dans sa municipalité s’il est élu maire? Il clarifie sa position.

«Je parle d’immigration religieuse. Je ne parle pas des Portugais, des Français, des Américains, des Africains qui ont un intérêt à s’intégrer au Québec et qui parlent français, ou qui ont un fort intérêt à se franciser. […] Moi-même, j’ai des amis musulmans et juifs de confession. Je parle de la situation des intégristes religieux, ces gens de droite, qui veulent inculquer ou pousser leur culture. Avec notre constitution canadienne actuellement, on ne peut faire autrement que de plier devant ces gens-là. Nos valeurs sont ainsi menacées», soutient-il.

Martin Cauvier dénonce «une immigration massive» de ce type d’individus «de droite». Pour appuyer cette impression d’une proportion élevée de ce type d’immigrants, il soutient qu’il s’agit de son ressenti plutôt que de statistiques. Il se ravise ensuite en soutenant «qu’on peut le constater dans les statistiques accessibles à tous».

Il réitère «ne pas être raciste», ni «d’avoir peur de l’étranger», mais plutôt d’être méfiant de cette «quantité industrielle d’intégristes». «Les lobbys religieux sont de plus en plus nombreux derrière l’oreille des élus. Il y a un grand danger», termine-t-il.

Martin Cauvier est également auteur de deux autres livres d’opinion «La meute du multiculturalisme 2» et de «Politiciens de cendres».