Le plan de recrutement ne règlera pas la pénurie d’infirmières dans Charlevoix selon la vice-présidente de la FIQ-SPSCN

Par Lisianne Tremblay 10:06 AM - 24 septembre 2021
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L’Hôpital de Baie-Saint-Paul a passé près de fermer son urgence durant deux mois l’été dernier.

La vice-présidente du syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale (FIQ-SPSCN), Ariane Poirier, est déçue du plan de recrutement présenté par le gouvernement du Québec hier. Les incitatifs annoncés ne sont pas adaptés à la situation charlevoisienne, qui est passé à un cheveu de la fermeture de l’urgence de l’Hôpital de Baie-Saint-Paul en juin.

« La plupart des infirmiers et infirmières sont déjà à temps complet. La proportion de 40 % qui sont à temps partiel n’est pas la réalité ici. Ce qui a été proposé pour les infirmières à temps partiel de passer à un temps plein a déjà été offert aux infirmières de Charlevoix. S’ils ont refusé au moment de la demande c’est pour des raisons familiales ou autres. Je ne crois pas qu’elles reviendront sur leur décision. Je ne vois pas une révolution pour Charlevoix », soutient Mme Poirier.

À ce jour, il manque une quarantaine d’infirmières et une trentaine d’infirmières auxiliaires. Charlevoix n’a pas été considéré comme une région éloignée, ce que déplore aussi Mme Poirier. . « C’est dommage de ne pas avoir été considéré comme tel parce que nous faisons partie de la Capitale-Nationale. On a une forte pénurie, nous aurions eu besoin d’incitatifs pour attirer des gens de Québec par exemple à venir travailler ici. Cela fait plus de deux et demi que nous en parlons. Il faudra agir pour éviter de se retrouver comme l’été dernier alors que l’urgence de l’Hôpital de Baie-Saint-Paul a failli fermer », ajoute-elle.

Le plan proposé n’est pas à la hauteur des attentes. Si les gens reviennent dans le réseau de la santé, on pourra diminuer le travail supplémentaire obligatoire (TSO). « S’ils ne reviennent pas, on se retrouve au même point quant au TSO. J’ai aussi des doutes quant au retour de retraités surtout à temps plein. Les bonis viendront aussi avec plusieurs conditions à remplir en plus d’être imposable. Il n’a pas parlé non plus des ratios de patients par infirmière qui explose dans les CHSLD. »

De plus, le ministre de la Santé enverra un mot d’ordre aux PDG des CISSSS et CIUSSSS: les agences privées n’auront plus droit qu’aux postes de soirs, de nuits et de fins de semaine. Mme Poirier s’inquiète pour les infirmières qui proviennent des agences puisqu’elles sont nombreuses à venir prêter main-forte dans la région.

Vaccination obligatoire des travailleurs de la santé

Quant au nombre d’infirmiers et d’infirmières qui n’ont pas été vaccinés, le syndicat n’ pas encore les données. « Nous les demandons depuis trois semaines à l’employeur. Nous devrions les avoir prochainement. Nous avons peur de ce qui arrivera le 16 octobre. Obliger les travailleurs à se faire vacciner n’est pas la solution. Le dépistage trois fois par semaine, l’équipement de protection et l’éducation faisait leurs preuves. Il n’y a pas eu d’éclosion depuis plusieurs mois. On ne s’explique pas cette mesure alors qu’il y a déj;a une pénurie. »

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