De futurs éducateurs veulent plus de services pour la communauté LGBTQ+

Il y a peu de services pour les personnes homosexuelles, bisexuelles, trans et queer dans Charlevoix. Des éducateurs spécialisés en devenir ont décidé d’entamer le dialogue avec leurs concitoyens pour les sensibiliser à la diversité sexuelle. Il y a encore du chemin à faire, croient-ils.

Les finissants en Techniques d’éducation spécialisée du Centre d’études collégiales en Charlevoix (CECC) Alexanne Perron, Djanick Duchesne et Françoise Tremblay ont consacré les dernières semaines de leur programme à étudier la réalité des membres de la communauté LGBTQ+ (lesbienne, gaie, bisexuelle, trans, queer et autres) de Charlevoix.

Ils ont constaté que les ressources sont presque inexistantes sur le territoire de Charlevoix lorsque quelqu’un doit composer avec des questionnements concernant son orientation sexuelle ou son identité de genre.
Comment remédier à ce problème? Le groupe a d’abord conceptualisé une bande dessinée abordant des situations que peuvent vivre les personnes LGBTQ+.

Ils prévoient en faire des affiches et la publier dans les médias (voir page 23 de l’édition papier du 12 mai) pour faire passer un message de tolérance et d’ouverture d’esprit.

La démarche ne s’arrête pas là. Des macarons, des autocollants pour voiture et des pamphlets ont aussi été créés pour donner de la visibilité à la communauté. Ils portent tous le même slogan: « Je porte en moi le germe de la différence».
Comme l’embryon d’une plante, le germe, l’humain pousse et se développe au fil du temps.

«Chaque personne est comme une jeune pousse amenée à grandir avec les années. Il n’y a pas deux plantes pareilles, chaque fleur évolue à sa façon. En dedans de nous, on grandit avec notre germe de différence. Nous avons développé ce slogan pour montrer aux gens que ce sont des personnes authentiques et uniques», explique Djanick.

Un trans se confie

Une personne transgenre de Charlevoix a accepté l’invitation du trio d’étudiants à témoigner par le biais d’une vidéo. Marc-Ély Harvey, de L’Isle-aux-Coudres, se confie sur sa transition de femme à homme dans une capsule qui sera diffusée sur les réseaux sociaux prochainement. Son histoire illustre comment le soutien familial peut faire toute la différence dans un coming out, selon Alexanne Perron.

«L’ouverture d’esprit chez la famille, c’est très important pour les personnes LGBTQ+. La capsule va donner l’occasion d’ouvrir la discussion ou, du moins, de faire connaître la personne transgenre», croit-elle.
Sur le long terme, un organisme spécialisé devrait être créé.

«On croit que ça prend une ressource avec un ancrage sur le territoire, une porte où aller cogner pour des conseils », indique Djanick en terminant.

Pour l’instant, de l’aide téléphonique est disponible avec le Gris Québec (1-418-523-5572) et l’Alliance Arc-en-ciel de Québec (1-418-809-3383).