Travailleurs étrangers temporaires: L’UPA plaide pour des délais moins long dans le dépistage

Par Emelie Bernier 11:39 AM - 23 avril 2021
Temps de lecture :

Rony Trchez, Manuel Ponce Munoz, Jose Ines Ponce Munoz, Daniel Ponce Munoz et Olman Trochez ont enfin pu commencé à travailler dans les serres de la Pépinière Charlevoix. Les Honduriens ont confié être très heureux d’être enfin sortis de leur quarantaine. Courtoisie.

15 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) en provenance du Mexique et du Guatemala principalement travaillent sur les fermes du Québec durant la haute saison de production. En 2020,  plusieurs n’ont pas pu faire le voyage ou sont arrivés plusieurs mois en retard, un casse-tête pour les entreprises agricoles et une importante perte financière pour des milliers de familles du Sud. Cette année semble de meilleure augure, mais la pandémie complique évidemment la donne. Les TET doivent subir trois tests de dépistage avant de pouvoir se mettre au travail. Des délais indus pour l’obtention des résultats du 3e test provoquent l’ire des producteurs et de leurs représentants à l’Union de producteurs agricoles.   

Jacynthe Gagnon, présidente de la Fédération UPA Capitale-Nationale Côte-Nord, explique que les TET, en plus des tests au départ de leur pays d’origine et à leur arrivée au Québec,  ont l’obligation de passer un test au 10e jour de leur quarantaine afin d’obtenir, normalement avant le 14e jour, un résultat négatif pour commencer à travailler. Le problème est que tous les tests des TET sont analysés par la même firme, ontarienne.

«Le premier test en sol québécois est analysé à Montréal, rapidement, mais le second qu’ils doivent faire 10 jours après leur arrivée doit être absolument analysé en Ontario, parce que le fédéral a donné l’exclusivité à une firme qui s’y trouve. Mais en Ontario, ils sont débordés par les éclosions! Certains travailleurs sont au pays depuis 20 jours et n’ont pas encore reçu leurs résultats! », s’indigne-t-elle.

L’entrepreneur Jean-Claude Bernier, de la Pépinière Charlevoix, a vécu la situation de plein fouet. Les cinq travailleurs honduriens qu’il embauche sont au Québec depuis trois semaines et n’ont pu commencer à travailler que le jeudi 22 avril. « Ils ont fait leur test du 10e jour en début de semaine passée. Les tests sont partis avec Purolator en Ontario pour l’analyse.  On a reçu les résultats au goutte à goutte durant la semaine. On a reçu les derniers des cinq aujourd’hui seulement et il fallait tous les avoir avant qu’ils puissent se mettre au travail », explique M. Bernier.

Ce dernier ne remet pas en cause l’importance des dépistages, mais bien les délais indus, des doléances exprimées par de nombreux agriculteurs québécois qui comptent sur les TET pour lancer leur saison.

L’UPA en appelle au bon sens des deux paliers de gouvernements qui se renvoient la balle. « On met de la pression. S’il y a de la volonté de part et d’autre, il y en aura des solutions! Ils n’ont qu’à prendre l’entreprise montréalaise pour le test du 10e jour. Là, c’est un cauchemar pour les producteurs agricoles», lance Jacynthe Gagnon.

Elle trouve quasi ironique que les gouvernements provinciaux et fédéraux en appellent au développement de l’autonomie alimentaire d’un côté, tout en mettant des bâtons dans les roues de la productivité des entreprises. « Au Québec, les saisons sont courtes, si tu ne plantes pas, tu ne peux pas récolter! »

Partager cet article