26 avril 2024
Charlevoix pourrait-elle devenir un modèle rural de la lutte à la pandémie? C’est ce que croit le médecin Jean-Luc Dupuis qui met sur pied l’initiative Global, table réflexive sur la pandémie dans Charlevoix, en s’associant au Living Lab Charlevoix chapeauté par le Dr Richard Fleet.
La table réunira des leaders de la région. Ceux-ci doivent servir de modèles, selon le Dr Dupuis qui estime que la protection contre le virus est une responsabilité collective.
« La Santé publique ne peut pas faire plus à l’intérieur de la communauté. Le principe de la table est réunir nos leaders pour maintenir la solidarité et de limiter le discours négatif. Il y aura toujours un 10-12 % de la population qui va chialer et qui risque de contaminer la mentalité de cohésion», avance Dr Dupuis.
Pour mener à bien ce projet approuvé par la Santé publique, celui-ci devait être lié à une organisation scientifique. Le Living Lab en sera le «bunker».
« Le but, c’est que la communauté de Charlevoix prenne plus de leadership sur la gestion de la pandémie afin de pouvoir être stratégique en lien avec nos réalités territoriales et de faire monter rapidement nos besoins plus haut. En mettant autour de la table des acteurs de chaque secteur, cela permet à tous de comprendre les impacts globalement chez la communauté et de se mettre en action rapidement », croit Dr Fleet, heureux de s’associer à cette démarche issue de la base.
Il y aura toujours un 10-12 % de la population qui va chialer et qui risque de contaminer la mentalité de cohésion.
Dr Jean-Luc Dupuis.
Dans sa lutte contre la COVID-19, Charlevoix a des atouts, estime pour sa part le Dr Dupuis. «On a un taux de vaccination parmi les meilleurs au Québec, d’abord. Et comme Charlevoix est une bande passante, c’est beaucoup plus facile de contrôler les allers et venues que dans un amalgame de quartiers comme la ville de Québec, par exemple», indique-t-il.
Le médecin ne nie par que le moral des troupes fluctue, alors que la crise s’étire dans le temps, mais il veut surtout mettre l’emphase sur les bons comportements qu’emprunte la grande majorité.
« Il y a des déceptions, du désarroi même chez certains commerçants, notamment, mais il faut surtout s’adresser aux 90% des gens qui ne vont pas si mal que ça et les encourager à ne pas lâcher. Le risque est de véhiculer beaucoup les aspects négatifs sans valoriser suffisamment ceux qui font les efforts pour se protéger!»
Ses visées pour Global dépassent le cadre de Charlevoix. «Au rythme où vont les choses, personne n’a le temps de s’occuper des ruralités et des communautés régionales. C’est pour cette raison que je me suis associé avec le Living Lab, pour partager le fruit de nos échanges dans le réseau des médecines rurales. Mon objectif est de sortir de la pandémie et que Charlevoix ait été un modèle de contrôle de la pandémie.
Qu’est ce que le Living Lab Charlevoix en médecine rurale?
Le Living Lab Charlevoix est un écosystème d’innovation réunit qui les citoyens, les chercheurs, les travailleurs de la santé, les créateurs, les usagers, les entrepreneurs et les décideurs publics, privés et parapublics.
Les grands objectifs sont « d’améliorer la santé et la sécurité de la population rurale, d’améliorer la qualité et l’expérience des soins pour les patients et leurs proches, d’améliorer la qualité de vie au travail et les taux de rétention des professionnels de la santé et d’optimiser le coût des soins de santé ».
Le Living Lab Charlevoix vise à créer, prototyper et tester des innovations en santé afin d’améliorer les soins et services d’urgence pour la population de Charlevoix pour ensuite les diffuser afin qu’elles soient disponibles pour l’ensemble des populations rurales du Québec, du Canada et ailleurs dans le monde.
Le Living Lab Charlevoix a vu le jour fin 2019 et déploie ses activités dans les deux hôpitaux de Charlevoix, soit Baie-Saint-Paul et La Malbaie.
