Ce couple de Charlevoix réalise un rêve et part pour Chernobyl

Par Karine Dufour-Cauchon 8:30 AM - 28 Décembre 2020
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Dans quelques mois, Marie-Pier et son conjoint Pier-Luc seront devant la fantomatique grande roue de Prypiat. La légende raconte qu’elle aurait tourné pour la dernière fois au lendemain du désastre nucléaire, afin de donner un semblant de normalité à la population. Sur la table, d’authentiques médailles remises aux «liquidateurs» de l’époque.

Un couple de Charlevoix ne reculera devant rien pour réaliser le périple de leur vie. Marie-Pier Charest-Gaudreault et Pierre-Luc Rochette traverseront l’océan pour visiter la mythique usine nucléaire de Tchernobyl en 2021.

Avril 2021 marquera le 35e anniversaire de l’accident nucléaire de Tchernobyl. Pour Marie-Pier et son conjoint Pierre-Luc, résidents de Baie-Saint-Paul, pas question de manquer cette occasion. Rien ne les arrêtera d’arriver à l’heure pour leur rendez-vous avec l’Histoire «avec un grand H».

Les Charlevoisiens accumulent les ouvrages et les documentaires pour nourrir leur fascination envers la ville abandonnée et ses environs. En septembre 2019, ils ont décidé de passer du rêve à la réalité : les billets d’avion sont achetés, l’hôtel est réservé et le guide sur place n’attend qu’eux. Après des mois de recherche, de documentation et de contacts avec des représentants ukrainiens, ils sont enfin prêts.

Leur départ est prévu pour le mois d’avril. Leur arrivée au pays concordera avec le 35e anniversaire des événements qui ont coûté la vie à plusieurs civils, pompiers, infirmiers et travailleurs de l’Ukraine, alors sous le joug de l’Union soviétique.

Marie-Pier confie que son voyage aura davantage des airs de pèlerinage que de simples vacances. Avec son partenaire de vie, ils entendent aller se recueillir sur les lieux riches en souvenirs… et en radioactivité.

N’entre pas qui veut

Les indices de radioactivité à Tchernobyl et la ville voisine Prypiat en font des zones restreintes. C’est pourquoi n’entre pas qui veut à Tchernobyl. Les deux amateurs d’histoire devront prendre plusieurs précautions s’ils ne veulent pas compromettre leur sécurité.

«Quand on va là-bas, on ne touche pas ce que l’on veut, voire on ne marche pas partout, indique Marie-Pier. Ça prend des permissions spéciales pour avoir des accès. Ce n’est pas comme à Disneyland! En plus, avec la récente série d’HBO, c’est devenu un lieu de plus en plus populaire. C’est beaucoup plus de logistique qu’un voyage ordinaire. Nous faisons affaire avec une agence qui nous a supportés dans tout ce processus», témoigne-t-elle.

Le niveau de radiation est toujours élevé dans le secteur et l’armée ukrainienne garde les lieux. «Nous avons eu des documents à remplir sur les consignes à suivre et les décharges juridiques. On ne niaise pas avec ça, c’est sûr. C’est comme si nous allions passer plusieurs radiographies à la suite. Peut-être aurons-nous perdu un mois de notre vie», estime-t-elle.

Le point fort sera de pénétrer à l’intérieur du sarcophage abritant les corps de nombreuses victimes de l’incident. Les Québécois seront aussi vêtus que s’ils étaient en expédition lunaire. Une fois dans le tombeau, ils ne peuvent s’attarder plus de trois minutes.

«Nous allons aussi aller voir un réacteur nucléaire identique à celui qui a fusionné il y a 35 ans. Nous tenions à y aller en avril. Ce sera le trip d’une vie», déclare la Charlevoisienne adepte de photographie.

D’ailleurs, elle entend bien profiter de son passage à Prypiat et dans ses environs pour immortaliser le tout en photos. Non seulement pour boucler la boucle, mais aussi dans le but de partager son expérience et de proposer une exposition et peut-être même une conférence.

La planification du voyage n’a pas souffert de la crise sanitaire. Le couple entend respecter les mesures sanitaires en vigueur et devra se mettre en quarantaine au retour tel que le prévoit la Santé publique canadienne.

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