La détresse à l’ordre du jour pour Charlevoix

Par Karine Dufour-Cauchon 6:45 AM - 5 novembre 2020
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Environ sept personnes se suicident chaque année dans Charlevoix. Photo iStock

Devant les sacrifices exigés plus particulièrement aux résidents des zones «rouges», une importante hausse des appels pour de l’aide psychologique est notable à Info-Social 811. Charlevoix n’y échappe pas.

Le moral des troupes sera davantage atteint par ce «deuxième confinement», croit Renée-Claude Laroche, directrice générale du Centre de prévention du suicide de Charlevoix.

«Une forte proportion de gens était fatiguée, voire fragilisée par la première vague. Oui, je crois que l’été a fait du bien, mais ce n’est pas tout le monde qui a rechargé ses batteries à plein», estime Mme Laroche. Selon elle, ce second confinement provoquera une plus grande détresse que lors de la première vague.

«Nous ne sommes pas en mesure de savoir concrètement s’il y a une hausse de détresse pour Charlevoix avec les demandes d’aide. Par contre, on peut hors de tout doute affirmer qu’il s’agit d’une grosse période en ce moment», rapporte-telle. Selon certains usagers, la ligne 811 est régulièrement engorgée ces derniers temps. Mme Laroche invite les gens de Charlevoix à contacter le CPS pour avoir «un service plus direct et rapide», en cas de besoin d’aide lié à la problématique du suicide. Alors qu’à l’échelle de la province, le nombre d’appels pour des interventions en lien avec des idées suicidaires a fait un bond de 20% dans les derniers mois, le nombre de décès par suicide pour la région et au Québec ne semble pas avoir augmenté, ce qui rassure Mme Laroche.

«La détresse est en augmentation dans la société, mais si plus de gens appellent, ça veut dire qu’ils ne restent pas seuls et qu’ils se donnent des outils pour s’en sortir. C’est une bonne nouvelle», constate Mme Laroche.  Elle qualifie la demande dans Charlevoix de «constante et continue».

Pas de temps des Fêtes?

Le temps des Fêtes 2020 s’annonce fort différent. Bien que les directives du gouvernement provincial n’aient pas encore été émises, on s’imagine que les grands rassemblements familiaux seront prohibés. Mme Laroche soutient qu’il n’est pas bon pour la santé de trop prévoir.

«J’espère que l’on pourra se voir cette année, mais au niveau de l’intervention, il faut ramener les gens dans le ici, maintenant. On ne dit pas qu’il ne faut pas penser au temps des Fêtes, mais il ne faut pas mettre l’accent sur ces pensées-là. Il ne faut pas trop être dans l’anticipation. De toute façon, on ignore ce que demain nous réserve. En anticipant, on vient seulement nourrir le côté anxieux de notre personne », termine Mme Laroche.

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