Ils sont Américains, mais vivent à temps plein ou temps partiel dans Charlevoix. Ils sont Québécois, mais vivent aux États-Unis ou cultivent des liens étroits avec nos voisins du Sud. Alors qu’une élection historique se déroule de l’autre côté de la frontière, comment vivent-ils cette journée de scrutin à l’issue de laquelle nous saurons qui, de Donald Trump ou de Joe Biden, tiendra les rênes de la première puissance mondiale pour la durée du prochain mandat?
Pat Burns
(*traduction libre)
«J’habite à Washington DC. C’est une ville à gauche, définitivement libérale et nous sommes tous pour Biden. Je pense que Trump va perdre. Je ne veux pas qu’il gagne, mais je pense qu’il ne peut pas cette fois, donc je n’ai pas peur. Il doit être embarrassé par le résultat, même si je ne suis pas sûr qu’il soit capable d’être embarassé. Je crois qu’il n’a pas d’émotions sauf la haine. Il va contester les résultats, mais il va concéder l’élection éventuellement. C’est mieux pour lui. Il aura besoin d’argent, car il est dans le rouge, donc il ne peut pas choquer les gens. Il a besoin d’aide. L’élection n’est pas truquée, mais c’est l’excuse qu’il utilise car il anticipe la défaite. Ses partisans vont croire que l’élection est truquée. Je vais écouter le sélections une bonne partie de la nuit. Je pense qu’on aura les résultats assez tôt si Joe Biden remporte des États clés comme la Caroline du Nord ou la Floride. Personnellement, j’ai voté il y a trois semaines. Je pense que cette élection aura un bon taux de participation.»
Pat Burns habite Washington mais possède une maison secondaire à Baie-Saint-Paul.
Marie-Andrée Laberge
« J’habite dans la banlieue de Chicago, mais je travaille au centre-ville, pas très loin de la Michigan avenue où il y a eu dans le passé beaucoup de problèmes de protestation. Nous craignons les résultats. À Chicago, nous craignons le résultat si c’est Trump qui est déclaré vainqueur. Et si c’est Biden, nous craignons le résultat aussi, mais dans d’autres parties du pays. Tout dépend si vous vivez dans un état ou une ville à tendance démocrate ou républicaine. Le fait qu’on en soit là est inquiétant en soi. En ce qui concerne Chicago, c’est est une ville très « ségréguée », avec une importance population afro-américaine, qui a protesté de façon pacifique jusqu’ici. Mais il y a des éléments agitateurs dans tous les groupes. La police est sur les dents, il y a du contreplaqué dans toutes les vitrines. Et on espère que tout va bien se dérouler, en ordre. Le vote est très important, tout le monde a voté et c’est un bon signe. »
Marie-Andrée Laberge est directrice des programmes à l’Alliance française à Chicago et possède une résidence secondaire à Saint-Joseph-de-la-Rive.
Doreen Day Holloway
Alors, les nerfs de tous sont sur le point de péter, à fleur de peau, de part et d’autre! les gens craignent la débandade quand les résultats vont rentrer. Dans les grandes villes, on placarde les vitrines. C’est l’apogée de mois de médiatisation, des mois, ou jour après jour, on entend parler des balivernes de Trump. Présentment, on a vraiment l’impression que la coalition républicaine est plus forte. Je vis dans un milieu qui supporte Trump. Ses pancartes sont partout! Et les gens te sermonnent sur le choix pro-vie, comme s’ils en détenaient le droit de propriete! Je suis enthousiaste et je crois que la vague bleue démocrate va envahir la nation. Le problème de division va rester! Une chose est certaine Trump a permis aux gens de s’exprimer et c’est pas joli. Pendant ce temps, je m’ennuie de chez nous et j’essaie de ne pas me berner en me disant que ca n’existe pas au Quebec. La division existe partout! C’est plus raide ici! Pas très loin de chez moi, à Wilkesboro, il y a une faction d’Évangelistes et tout le monde me disent d’être prudente et de faire attention aux émeutes! C’est lourd.»
Doreen Day Holloway est originaire de Québec et possède un chalet dans Charlevoix. Elle vit à Blowing Rock, en plein cœur de la « Bible belt » en Caroline du Nord.
Eve B. Morin
« Je suis d’avis que les États-Unis ont besoin d’un président qui saura rejoindre son peuple. Trump est loin d’être un idiot, mais il gouverne comme on joue aux échecs. Pour l’instant, il semble avoir été capable de détendre le conflit entre les USA et la Corée du Nord. Et d’un autre côté, il a la capacité de se faire détester pour ses discours… Je pense entre-autres à ceux sur l’avortement. J’ai sincèrement peur de ce qui peut arriver aux États-Unis. Si on regarde un peu les nouvelles américaines ce matin, dans certaines grandes villes, ils ont commencé à ériger des façades de bois devant les bâtiments en prévision d’émeutes. Je ne pense pas que Trump soit un mauvais président en soi, mais je pense que sa personnalité et son passé ont fait de lui une des personnalités les plus controversées. On n’a jamais vu passer un vidéo de Barack Obama qui disait : grab her by the pussy….Je suis d’avis que le pays aura besoin d’un leader qui saura parler à ses citoyens et malheureusement, je ne pense pas que ce soit Trump. »
Eve B. Morin a grandi en Floride, mais habite désormais Baie-Saint-Paul.
David Mancini
David Mancini est originaire d’Aston, en banlieue de Philadelphie, Pennsylvanie. Au Québec depuis 12 ans, il vit à Baie-Saint-Paul.
*Plus de commentaires à venir.
Photos: courtoisie
