Lab vivant des Petites Franciscaines de Marie: honorer le passé, nourrir le présent

Par Emelie Bernier 6:28 AM - 3 novembre 2020
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Des chercheurs de l’Université Laval travaillent activement à un projet de Laboratoire vivant qui permettrait d’honorer l’héritage des Petites Franciscaines de Marie en implantant un grand potager à vocation sociale au cœur de la ville de Baie-Saint-Paul.

Étienne Berthold.

L’enseignant en géographie et aménagement durable du territoire Étienne Berthold a fait du patrimoine culturel et social des congrégations religieuses un de ses sujets d’études.  Il s’est notamment penché sur l’apport des Petites Franciscaines de Marie. «À l’échelle du Québec, peu de territoires sont aussi marqués par une congrégation que Charlevoix peut l’être avec les PFM », avance M. Berthold.

Il estime que les PFM ont été avant-gardistes dans leur façon de favoriser le travail des patients de l’hospice Sainte-Anne. «Elles avaient une des plus grandes fermes en milieu semi urbain au pays. On s’est demandé comment mettre en valeur leur patrimoine social, ces savoir-être,  ces façons d’agir, de soigner qui sont toujours vivants et agissants aujourd’hui, pour la communauté régionale? Allons y avec un jardin dont la finalité est de mettre en valeur l’esprit de travail qu’elles ont cultivé », résume M. Berthold.

Plus qu’un potager

Le Laboratoire vivant des Petites Franciscaines de Marie s’articulera autour d’un double projet de jardins collectif et pédagogique. C’est donc beaucoup plus qu’un lopin de terre cultivé au cœur de la ville. «Un living lab, dans le fond, c’est un projet de recherche. Oui, on a une initiative réelle, ancrée, mais dans ce cas ci, elle va nous permettre de voir comment les gens s’approprient l’esprit de travail et on va le faire à travers l’agriculture urbaine », explique Etienne Berthold, assisté dans la démarche par Julie Nadeau.

Julie Nadeau

Le projet de laboratoire vivant compte sur l’implication de la communauté où il sera construit pour s’épanouir. Non seulement les citoyens, mais les écoles, groupes communautaires et autres associations seront invités à y adhérer et à le faire leur.

«On est en contact presque quotidiennement avec la Ville, Maison Mère,  des gens impliqués dans le secteur agro… Il y a plusieurs projets en cours dans la région dans ce secteur et on sent qu’il y a un momentum. C’est certain qu’on aurait un intérêt à collaborer à un projet de cuisine collective, par exemple, où les jeunes pourraient faire des ateliers de cuisine pour transformer les légumes du jardin. Une partie de la production pourrait être dédiée à la cuisine collective, selon les activités », indique Mme Nadeau qui salue l’accueil du milieu.

Étienne Berthold abonde dans le même sens. « J’ai fait plusieurs projets de recherche partenariat. Je suis content de la réception et de l’enthousiasme de toutes les personnes et organisations qu’on a rencontrés à Baie-Saint-Paul et dans Charlevoix.  Ça nous rend très optimistes », dit-il.

C’est aux Urbainculteurs qu’on a confié la réalisation d’un plan d’aménagement préliminaire. « On va prioriser les entreprises locales pour toutes les différentes étapes de mise en place du jardin », insiste toutefois Mme Nadeau.

La Réserve mondiale de la biosphère sera de la partie, notamment pour le volet éducation à l’environnement » du projet. On souhaite aussi mettre le Centre de services scolaire dans le coup.

Le terrain visé par le projet, voisin du Jardin de François, se situe derrière l’ancien couvent des Petites Franciscaines de Marie. Les premières interventions sont prévues le printemps prochain et l’inauguration officielle devrait avoir lieu le 4 octobre, anniversaire du saint patron des PFM, François d’Assise.

Le projet de recherche s’échelonnera sur la décennie 2020-2030. « Le jardin, idéalement, survivrait à cette échéance », souhaitent les chercheurs.

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