Baie-Saint-Paul accueille des touristes des zones rouges… mais avec parcimonie

Par Emelie Bernier 1:51 PM - 3 octobre 2020
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La rue Saint-Jean-Baptiste a connu des heures plus achalandées qu’en ce samedi d’automne. Malgré les couleurs qui enjolivent les montagnes, les touristes se font plus rares, mais ils sont tout de même bien présents, selon les quelques commerçants interrogés.

Even Tremblay

Even Tremblay est propriétaire de la franchise Joe Smoked Meat de Baie-Saint-Paul. Depuis lundi dernier, il a senti une «cassure assez nette». « C’est une baisse beaucoup plus drastique de la clientèle extérieure que les années passées », indique-t-il.

Il croit que plusieurs font tout de même fi de la demande de la Santé publique de ne pas circuler d’une zone rouge à une zone au statut moins précaire.  «Ça a diminué, mais je ne pense pas que les gens écoutent la consigne de ne pas se promener d’une zone à l’autre. Tantôt, mon restaurant était plein et c’était tout du monde de l’extérieur. Des gens de Laval nous l’ont même dit, hier : « quand on a su que c’était rouge chez nous, on est parti pour voyager vers ici » », relate M. Tremblay.

Il est plus ou moins à l’aise avec ce comportement,  mais il se fie sur les mesures mises en place dans son restaurant. « Moi, je ne suis pas policier, je ne peux pas leur montrer la porte non plus. On a mis toutes les mesures en place et franchement,  ça ne peut pas être pire que cet été. On a eu la ligne tout l’été, et il ne nous est rien arrivé. On est hyper prudents, on a cancellé des tables, les gens se lavent les mains… », dit-il. Les prochaines semaines confirmeront, ou pas, son intuition, mais il ne croit pas que la région demeurera accessible à tous bien longtemps. «Je pense que de toute façon, ils vont nous fermer bientôt », conclut-il.

A quelques portes de là, Nancy Gagnon tient boutique et accueille les clients d’ici et d’ailleurs. L’achalandage n’est plus ce qu’il était. « Ça a diminué beaucoup. Sûrement que leur histoire de barrage et compagnie n’a pas aidé. Il nous restait quelques semaines, c’est dommage », indique celle qui voit quand même des visages inconnus se pointer dans sa boutique.

Nancy Gagnon

 

« Ça fait 13 ans que j’ai la boutique, je connais mes clients. Ce que je me dis, c’est qu’en quelque part, oui, on a peut-être des cas, mais avec la quantité de gens qu’on a eu cet été, on a bien vu que les gens ont respecté la consigne. Les gens de l’extérieur encore plus que les gens d’ici. Je n’ai jamais eu à dire à quelqu’un de l’extérieur de mettre son masque, mais à des Charlevoisiens, oui, souvent », relate celle qui tient boutique à l’année. Les prochains mois sont plus qu’incertains. « Au printemps, j’ai été obligée de fermer comme tout le monde, mais je me suis tournée de bord et je me suis mise à faire de la livraison. S’il faut le refaire, je le referai », ajoute-t-elle.

En milieu de journée aujourd’hui,  aucun barrage de sensibilisation n’arrêtait les voyageurs à Saint-Tite-des-Caps, mais une présence policière était bien visible dans le secteur.

La SQ tiendra des barrages intermittents comme hier (notre photo) en fin de journée, alors que les policiers interpellaient les automobilistes pour leur rappeler que  les déplacements interrégionaux des zones rouges vers les zones oranges, jaunes et vertes sont toujours fortement déconseillés.

 

 

 

 

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