Adopter un animal: un pensez-y bien, même en temps de COVID!

Par Emelie Bernier 6:11 AM - 30 septembre 2020
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Plusieurs familles se sont laissées tenter par l’adoption d’un compagnon à quatre pattes durant le confinement, mais combien réalisent aujourd’hui à quel point ce coup de tête est engageant. Avant d’adopter, il vaut mieux y penser à deux fois, selon la SPCA.

Le confinement a gonflé le nombre d’adoption d’animaux de compagnie à la SPCA de Charlevoix, indique Ariane Bernier, superviseure. « Je dénote clairement un plus haut taux d’adoption depuis le début de la pandémie. Mon impression est qu’un peu tout le monde s’est dit « c’est plate à la maison, on veut avoir un ami.» » Elle craint le contrecoup.

«Pendant le confinement, les gens ont eu plus de temps à consacrer à un animal de compagnie, mais la vie a repris depuis et j’ai l’impression qu’on aura peut-être une vague d’abandon lors de l’après pandémie», dit-elle. Pour l’instant, la SPCA ne comptabilise pas plus d’abandon qu’à l’habitude.

Chiens et chats trouvent rapidement preneur, mais n’adopte pas qui veut. « Ici, on essaie de faire des adoptions les plus responsables possibles. On se donne le droit de refuser une adoption, surtout pour les chiens. Pour les chats, c’est tel que tel, mais si le chien ne correspond pas au mode de vie de la personne, on intervient dans le but d’éviter les retours. Ce sont des stress inutiles », avance Ariane Bernier, évoquant tant le stress animal qu’humain.

«Pour les propriétaires qui doivent se départir de leur animal et qui viennent nous le porter, c’est souvent déchirant. Ce sont parfois des gens qui s’en vont au CHSLD, qui ne peuvent pas amener leur animal, ils sont très tristes. Quand leur animal est adopté, ils sont soulagés, alors ce n’est pas agréable pour ça, les retours. Les animaux aussi vont souffrir d’un second abandon », explique Ariane Bernier.
Elle invite à y songer deux fois avant d’adopter un animal.

« Le premier côté à évaluer est monétaire : si l’animal tombe malade, as-tu les moyens de le faire traiter et guérir? Que ce soit un poisson, un chat ou un chien, c’est un pensez-y bien! Il faut bien nourrir vos animaux, c’est coûteux. Et il y a le temps que vous devez consacrer à l’éducation de votre animal aussi», dit-elle. Autre donnée non négligeable : la durée! « Quand on est engagé avec notre animal, il faut l’être pour 10 à 15 ans! » , rappelle Ariane Bernier.

La SPCA a modifié ses façons de faire pour s’adapter au contexte pandémique. «Notre page Facebook est très active, on met toutes les photos de nos animaux. Présentement, on a très peu de chiens et quelques chats. On invite les gens à nous téléphoner. On prend un rendez-vous et ils peuvent venir voir les animaux disponibles à l’adoption, une fois que la réflexion est faite et que vous êtes prêts à assumer ce que ça représente», précise Ariane Bernier.

 

 

Seulement 1700 chiens dans Charlevoix?

Jusqu’ici, seulement 1700 chiens seulement ont été enregistré auprès de la SPCA de Charlevoix, chargée de coordonner l’application de la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens, une règlementation provinciale adoptée en juin.

Ce nombre fait sourciller la superviseure de la SPCA, Ariane Bernier. «Les gens adhèrent bien au programme d’enregistrement obligatoire, mais ça me surprendrait beaucoup qu’il n’y ait que 1700 chiens dans Charlevoix », dit-elle.

La donnée pourrait changer puisqu’en vertu du Règlement, le non-respect de l’enregistrement obligatoire de l’animal peut engendrer une amende de 250 $ à 750 $ par animal et ce, dès octobre. La date d’entrée en vigueur des mesures de sanction est variable selon les municipalités. «Puisqu’il y a déjà eu des médailles distribuées dans la MRC de Charlevoix-est, peut-être que certains résidents croient qu’ils n’ont pas à faire la démarche, mais il faut déclarer leur chien cette année », précise Mme Bernier.

Les Charlevoisiens peuvent posséder en tout 4 animaux, chiens et chats confondus. Il en coûte 25$ par animal pour la première année d’enregistrement. Par la suite, si l’animal est micropucé, le renouvellement coûte 5$ par an et sinon, 25$ par an. Normalement, la SPCA offre le service de micropuçage, mais pendant la pandémie, il est recommandé d’aller chez le vétérinaire.

Cet été, la SPCA a concentré ses énergies à la sensibilisation sur la nouvelle règlementation sur les chiens dangereux. « Tout chien de plus de 40 kg doit obligatoirement avoir un harnais ou un licou de marche. Si un chien se retrouve sans laisse sur le terrain d’un voisin, le propriétaire est passible d’amende», explique Ariane Bernier. La SPCA a le mandat de faire le suivi des signalements. « Ça fonctionne par plainte. S’il y a une plainte, on se déplace. Nous faisons appliquer la loi, mais je tiens à préciser que l’argent ne vient pas à nous», indique Ariane Bernier. Le personnel a été formé pour intervenir auprès des contrevenants. «Jusqu’ici, on a émis que des avertissements, mais les contraventions débutent en octobre », conclut Mme Bernier.

Il est possible d’effectuer l’enregistrement de vos animaux via le site web de la SPCA, en nous téléphonant ou en prenant rendez-vous.

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