Horaire chamboulé pour les chauffeurs d’autobus

Par Lisianne Tremblay 9:44 AM - 17 septembre 2020
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Jean-François Girard est chauffeur d’autobus depuis cinq ans. Son horaire a été largement modifié en raison des mesures de la Santé publique.

Jean-François Girard conduit des autobus depuis cinq ans. Plus qu’un travail, il considère ce métier comme une vocation à laquelle il doit consacrer beaucoup plus d’heures cette année en raison de la modification des circuits.

Chaque jour, il part de son domicile à Saint-Irénée pour aller chercher son autobus à Saint-Hilarion. Il se rend par la suite chercher les élèves à Notre-Dame-des-Monts, à Saint-Aimé-des-Lacs, à La Malbaie et revient à Saint-Irénée. « Avant, mon autobus était stationné dans ma cour de 9 h à 13 h 30. Maintenant, je suis libre de 13 h à 14 h 30. Le nouvel horaire implique beaucoup plus d’heures
de conduite, en plus de l’essence et du temps pour la désinfection. Nos tâches ont beaucoup augmenté. »

Les élèves de l’École secondaire du Plateau débarquent de l’autobus à 10 h 35. Par la suite, le chauffeur du circuit 36 revient à Saint-Irénée pour le transport du midi. Il doit être de retour à Notre-Dame-des-Monts à 15 h. « J’ai le même salaire, je suis payé 40 heures par semaine et je travaille en double, déplore M. Girard. C’est moins avantageux pour les chauffeurs, dont certains passaient beaucoup plus de temps à la maison. »

Précisons que la plupart des circuits ont été modifiés puisque le nombre de places dans l’autobus est fixé à 48 alors que le maximum était de 72 écoliers jusqu’à l’an dernier. L’arrivée tardive des élèves du secondaire et la désinfection ont pour effet de bousculer l’horaire habituel.

Le chauffeur du Groupe Autocar Jeannois admire la capacité d’adaptation des enfants, qui restent dans l’autobus plus longtemps. Pour certains, ils sont passés de 10 à 50 minutes. «Ils s’adaptent facilement à tout, constate-t-il. C’est pour eux qu’on fait tout cela. Ils apprennent à nous connaître et on développe des liens. Certains ont dû attendre avant de sortir de l’autobus et ils ont été patients. Une chance que mes enfants sont plus vieux, sinon cela aurait été compliqué.»

Le masque,pas si sécuritaire

Le masque imposé pour les élèves de 5e et 6e années n’est pas non plus la panacée, selon le chauffeur qui est aux premières loges. «Ils le touchent et se touchent le visage. Lorsqu’ils sortent de l’autobus, ils le mettent dans leurs poches, donc il est contaminé. Je ne suis pas certain que ce soit efficace. Si nous avions du désinfectant dans l’autobus, ce serait mieux. Aussi, les bulles se défont lorsque les enfants se rencontrent à la sortie de l’autobus», constate-t-il.

En plus d’assurer leur sécurité, les chauffeurs doivent surveiller davantage les enfants pour faire respecter les mesures sanitaires. Même s’il adore son travail, M. Girard a quand même hâte de revenir à la «normale».

Pas tous dans le même bateau

La situation n’est pas la même pour tous les chauffeurs de la région. Certains chauffeurs ont vu leur horaire augmenter de 30 minutes seulement, selon leurs circuits. Tous les élèves habitant dans un rayon de 1,6 km des écoles doivent désormais se rendre à l’école à pied sauf ceux du préscolaire. «On constate davantage cette situation à Baie-Saint-Paul, a commenté Marc Santerre, propriétaire des Autobus Santerre. Pour nous, le nombre d’heures des chauffeurs n’a pas changé puisque les circuits ont été peu modifiés. »

« Les chauffeurs ont un peu plus de temps de désinfection, mais ce n’est pas majeur. C’est sûr que nous avons eu à modifier nos circuits, mais cela s’est bien passé », ajoute Roberto Audet des Autobus Jean-Yves Audet.

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