La FADOQ outille ses clubs régionaux

Par Emelie Bernier 2:46 PM - 2 septembre 2020
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Jean-Marc Gaudreault, Michel Beaumont et Rosaire Roy.

Pour des centaines de milliers d’aînés de la province, le réseau FADOQ et sa programmation d’activités sont un antidote à la solitude. L’activité qui bourdonne en temps normal dans les 14 clubs locaux de la région de Charlevoix en est la preuve, mais les derniers mois ont mis à l’épreuve les clubs et leurs membres.

Jean-Marc Gaudreault  est le représentant des 14 clubs FADOQ du secteur Charlevoix. Il convient que les derniers mois ont été difficiles pour plusieurs aînés de la région. «Le moral des troupes est ordinaire. La mission des clubs de la FADOQ,  c’est entre autres la socialisation, permettre aux gens de sortir de l’isolement. Tout s’est terminé très abruptement, d’une manière totalement imprévue, avec le confinement en mars. Du jour au lendemain, plus rien! », indique M. Gaudreault. La stigmatisation dont ont fait l’objet les aînés et les ravages de la pandémie sur cette frange de la population n’ont pas été sans impact.

«Ils ont trouvé ça dur pas juste parce qu’il n’y a plus d’activités avec la FADOQ,  mais plus d’activités tout court! Les gens étaient vraiment confinés. Beaucoup de Charlevoisiens ont choisi Charlevoix à la retraite, comme moi, et n’ont pas pu voir leurs proches pendant que la région était fermée. Il y a eu une insistance médiatique qui a créé beaucoup d’insécurité en mettant trop d’emphase sur la précarité des aînés. Les aînés ont perdu des services, de l’accompagnement bénévole pour les rendez-vous médicaux, par exemple. Ça a créé de l’insécurité. On n’a pas fini de mesurer les impacts de tout ça», estime M. Gaudreault.

Avec le déconfinement progressif et l’arrivée de la belle saison, certaines activités ont pu reprendre dans les clubs FADOQ locaux, comme la pétanque par exemple, mais l’automne amène son lot de remise en question dans les clubs.

Le conseil régional de Chaudières Appalaches était de passage dans la région aujourd’hui pour rencontrer des représentants des 14 clubs locaux et leur indiquer la marche à suivre pour une reprise d’une partie de leurs activités en toute sécurité.

« On a pris les exigences de la Santé publique et on a bâti des documents pour synthétiser les points essentiels que les clubs doivent respecter ou faire respecter. C’est ce qu’on est venu présenter. On offre de la formation pour que les représentants puissent amener ça dans leurs clubs», indique le président pour la région de Québec et Chaudières Appalaches, Rosaire Roy. Sera-t-il possible de jouer aux « poches », au bridge, de faire des soirées de danse? « C’est certain qu’il faut être créatif. Nous avons classé les activités traditionnelles en 3 groupes. La lumière verte pour les activités qu’on peut pratiquer en distanciation et qui ne présentent pas d’échange de matériel, et donc qui sont plus faciles à adapter, la lumière orange, où on doit mettre des mesures plus restrictives et la rouge, qui est difficilement applicable, comme les cartes, le billard, les sacs de sable, où il y a de la manipulation d’objet commune », indique M. Roy.  Les guides ont été approuvés par la Santé publique et la CNESST.

Bien que ces guides produits permettent d’encadrer de façon sécuritaire la reprise des activités, certains clubs pourraient décider de remettre à plus tard cette reprise. « On a déjà le club de Petite Rivière Saint François qui nous a annoncé qu’il ne reprendrait qu’en 2021. C’est normal, il y a beaucoup de contraintes. Au moins, on n’est pas laissé à nous-mêmes. La FADOQ fait un effort louable pour nous simplifier les choses sauf que oui, il y a de la lourdeur dans les procédures, de la gestion de formulaires, de la décontamination. Il y a un grand questionnement à avoir. Chaque club décidera ce qu’il fera », conclut M. Gaudreault.

 

 

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