Surdoses : le confinement n’a pas aidé les toxicomanes

Par Karine Dufour-Cauchon 6:30 AM - 27 août 2020
Temps de lecture :

Le confinement et la pandémie n’ont pas aidé la cause des toxicomanes. L’isolement et l’accès compliqué aux ressources d’aide semblent avoir influencé la hausse des surdoses liées à la consommation de drogue dans la Capitale-Nationale.

C’est le constat que pose Amélie Bédard, directrice générale de la Coopérative de solidarité de prévention des surdoses SABSA. Alors que la clinique mobile de soins reprend la route, les interventions dans Charlevoix et dans Portneuf pourront recommencer. La pandémie aura donné du pain sur la planche à l’organisme, basé au centreville de Québec.

«La pandémie n’a définitivement pas fait diminuer la consommation globale de la région, indique Mme Bédard. C’est surtout au mois d’août que nous avons remarqué une hausse des surdoses mortelles et non mortelles. Le GHB et la cocaïne sont plus courants. C’est préoccupant. Les gens qui avaient une dépendance à des substances « addictives » n’ont pas été aidés par le confinement, c’est certain. Nous avons distribué énormément de matériel d’injection stérile. On avait aussi recommandé aux gens de faire des réserves et de prévoir en conséquence des déplacements plus limités », soutient-elle.

La clinique mobile SABSA.

Avec le confinement national et la grande pause qu’ont dû prendre plusieurs services, il était plus difficile pour l’organisme de diriger les consommateurs mal en point vers des ressources d’aide.

«Quand on parle de personnes avec des dépendances chroniques, ce n’était vraiment pas la meilleure période pour cesser de consommer ou de diminuer sa consommation. Les ressources de thérapies et de réadaptation étaient sur pause, ou avaient ralenti leurs activités et leurs admissions. Les désintoxications et les thérapies étaient plus difficiles d’accès. C’est une raison pourquoi la consommation ne semble pas avoir diminué», témoigne-t-elle.

En région, la question des surdoses semble plus «taboue», selon la dg. C’est là que le service mobile prend tout son sens, afin de pouvoir intervenir où les besoins sont présents. « Pour les régions, ce sont des enjeux un peu moins connus ou publicisés. On dirait que la mentalité fait que c’est caché. C’est pour cela que nous sommes contents de pouvoir reprendre du service avec notre clinique mobile, car on sait qu’il y a des besoins en périphérie de Québec », estime-t-elle, sans toutefois avancer de statistiques régionales.

Même si le SABSA ne peut pas se déplacer tous les jours dans Charlevoix, il assure un suivi avec les organismes communautaires de la région pour intervenir auprès des populations ciblées. Ce suivi à distance a repris depuis mai. Pour toutes informations supplémentaires ou pour des besoins d’accompagnement, il est possible de rejoindre les équipes d’interventions au 1 581 995-2934.

Partager cet article