Sports Experts La Malbaie: une saga enfin terminée pour Nicolas

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 3 juin 2020
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La Sûreté du Québec a du intervenir dans les dernières semaines au magasin Sports Expert de La Malbaie. Nicolas Desbiens-Dubois a dû se mettre en mode solution pour faire face à la situation.

Nicolas Desbiens-Dubois, gestionnaire du magasin Sports Experts de La Malbaie, espère que les temps durs sont derrière lui. Maintenant, lui et ses employés n’ont plus à vendre des souliers au moyen de tablettes électroniques ni à répondre à leurs clients par la porte de l’entrepôt.

Les dernières semaines ont été fastidieuses en démarche et en négociations pour Nicolas. Alors qu’il avait acquis le statut de service essentiel, il s’est vu dans l’obligation d’osciller entre fermeture, livraison et magasinage à l’aveugle. Avec la deuxième rentrée scolaire et les nombreux besoins des Charlevoisiens à l’arrivée de la période estivale, le commerçant croulait sous les demandes de sa clientèle. C’est pourquoi il a tout tenté pour demeurer fonctionnel, malgré la pandémie de COVID-19.

Nicolas Desbiens-Dubois

«Nous sommes considérés comme essentiels, avec le service de réparation d e vélo et la vente de chaussures. De plus, il a fallu faire face à une deuxième rentrée scolaire. Les gens arrivaient en bottes d’hiver. Il y a eu ce qu’on peut appeler le « syndrome des chaussures prisonnières à l’école», en raison du coronavirus. Les enfants ont vécu un printemps avec leurs bottes d’hiver, et quand le mois de mai est arrivé et qu’il fallait retourner à l’école, ils n’avaient pas d’espadrilles. Nous avons décidé d’ouvrir par la porte de service à l’arrière avec toutes les mesures de sécurité nécessaires », soutient M. Desbiens-Dubois, qui a tout de même été forcé de fermer boutique.

Les agents de la Sûreté du Québec étaient satisfaits de l’encadrement et du service qu’offrait le magasin jusqu’à présent. Toutefois, le 16 mai, quelques plaintes acheminées au service de police ont mis fin aux mesures d’accommodements mises en place par l’équipe du commerce au détail. Comme tous les autres commerçants du Centre Charlevoix, la porte de service n’était plus une option pour desservir la clientèle.

« J’aurais tout vendu cette journée-là, confie-t-il d’abord. En plus, on levait le barrage routier deux jours après. Ça lançait le message que l’on pouvait s’approvisionner à Québec, mais pas dans vos commerces de Charlevoix. Toutefois, je me suis ressaisi et nous avons consulté la Sûreté du Québec en quête de solutions », soutient-il. Il était effectivement impossible d’utiliser sa porte d’entrepôt, selon les termes exacts du décret de la Santé publique.

Le 27 mai, à son grand soulagement, il a enfin pu accueillir ses clients sur le plancher du magasin. Cette fois-ci, c’est avec la conscience tranquille qu’il peut reprendre les affaires en toute sécurité, un client à la fois. « On est content d’être rouvert, les clients aussi sont contents. Nous avons quelques problèmes d’approvisionnement, mais nos employés sont tous revenus. Nous avons même engagé de nouveaux employés. Là ça va bien, on ne manque pas de travail, mais je ne vous cacherai pas que l’on a eu peur pendant ces sept semaines de fermeture. La Sûreté du Québec a tout de même été très gentille de nous aider à trouver des solutions pour nous laisser rouvrir. Ils ne nous ont pas traités comme des bandits », témoigne-t-il au passage.

Nicolas remercie ses parents François Dubois et Sonia Desbiens qui, durant cette crise, lui ont permis « de ne pas lâcher ».

Il tient à dire un « gros merci » à Michel Couturier, maire de La Malbaie, qui a assuré un suivi assidu de la situation et a permis un dénouement positif. « Je ne pensais jamais qu’on allait être aidé comme cela de la part d’un élu. Il a été à l’écoute. C’est rare des gens comme ça. Il a été présent pour ses commerçants de La Malbaie», lance au passage Nicolas. Il en profite pour remerier sa clientèle pour sa patience et sa compréhension.

L’homme d’affaires a aussi pu compter sur ses parents, qui l’ont appuyé aussi dans cette situation.« Sans mes parents , je ne serais pas rendu où j’en suis présentement . Après plus de 38 ans de travail consécutif, mon père François et ma mère Sonia ont toujours été présents au quotidien. Nous travaillons en trio depuis plus de 15 ans ! Nous ne sommes pas des lâcheurs. Même si mes parents se préparent à passer le flambeau à la troisième génération , ils sont toujours aussi passionnés et dévoués. Des gens fidèles avec qui j’ai la chance de travailler », conclut l’entrepreneur de troisième génération.

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