Casse-têtes pour les restaurants

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 13 mai 2020
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Les commandes pour emporter sont la solution pour garder le contact avec la clientèle. Au Casse-croûte Élisa de Saint-Siméon, un parcours précis doit être suivi pour aller chercher sa commande.

Le gouvernement du Québec a demandé aux propriétaires de restaurants de s’armer de patience. Des restaurateurs de la région doivent réapprendre à servir leurs confections culinaires en contexte de pandémie.

À Baie-Saint-Paul, le Mouton Noir a servi ses premières assiettes depuis le début de la crise cette fin de semaine, à l’occasion de la fête des Mères. Bien que flatté par la réponse massive de sa clientèle locale, le copropriétaire Rodolphe Kerbouriou relate que l’option « take-out » ne compense pas pour l’achalandage habituel lors de ce genre d’évènement. Les 120 places assises intérieures et extérieures du restaurant étaient vides.

Comme pour tous les restaurateurs de la région, M. Kerbouriou attend des précisions de la part du gouvernement. «On espère qu’ils nous diront bientôt quand on pourra opérer et de quelle façon pour qu’on puisse anticiper les choses. Là, on ne peut rien prévoir (…) On n’est pas dans les priorités, donc on est obligés de prendre notre mal en patience», soutient-il.

Il n’embauchera aucun travailleur saisonnier cette année. « On ne sait pas à quoi ressemblera la fréquentation quand on va rouvrir. Les serveurs sont payés au pourboire, donc si on a moins d’achalandage, nous ne pourrons pas en embaucher. Je ne serai pas le seul restaurant à le faire», continue-t-il.

Le Casse-croûte Élisa de Saint-Siméon a, depuis 35 ans, la tradition d’ouvrir ses portes à la fête des Mères. Cette année, la pandémie modifie les façons de faire, tant dans la cuisine que dans la file d’attente.

Avec sa petite cuisine et ses quatre à cinq employés, Manon Boies soutient que maintenir la distanciation sociale est un défi. «Avec la promiscuité de notre espace de travail, ce n’est pas toujours évident d’être à deux mètres les uns des autres. On fait des efforts pour ne pas se croiser face à face, le lavage de main est beaucoup plus fréquent et du gel désinfectant est là pour les clients. On devrait recevoir des visières prochainement», débute l’entrepreneure à la tête de l’entreprise familiale depuis huit ans.

C’est une situation hors du commun pour la « cabane à patates » établie depuis longtemps dans le paysage de la municipalité. La terrasse et la salle à manger sont inaccessibles. Les livraisons se font sans contact et les clients venant chercher leurs commandes doivent suivre un parcours précis. Des produits approuvés par la MAPAQ sont aussi utilisés pour désinfecter régulièrement les surfaces.

Mme Boies tient à remercier sa clientèle locale qui, malgré ce début de saison bousculé par la COVID, encourage son entreprise. « On fait notre possible et on s’adapte », termine-t-elle.

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