Christophe d’Anjou, récipiendaire de la Médaille du lieutenant gouverneur pour la jeunesse: une fierté confinée

Par Emelie Bernier 5:48 PM - 9 avril 2020
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Christophe d’Anjou tout sourire avec sa médaille et le certificat qui lui parvenus par la poste.

Confiné à domicile et plutôt déçu de voir la fin de sa formation collégiale escamotée par la pandémie de COVID-19, Christophe d’Anjou a reçu  une imposante enveloppe par la poste hier. À l’intérieur se trouvait de quoi illuminer son quotidien coincé entre les quatre murs de la maison familiale : la médaille du lieutenant gouverneur  pour la jeunesse.

« J’étais vraiment content, j’ai crié de joie! Je trouve ça difficile d’être à la maison, de ne pas pouvoir finir ma session au cégep… Comme nous sommes considérés à risque mon frère jumeau et moi, on ne retournera probablement pas à l’école même si elle recommence d’ici la fin de l’année. Mais la médaille me console un peu », explique-t-il.

Chaque année, la médaille du lieutenant gouverneur général salue l’implication et le parcours exceptionnels d’un étudiant, un honneur largement mérité par le jeune homme de 23 ans atteint de paralysie cérébrale de grade 4.

Christophe avait posé sa candidature sans avoir trop d’attente. Son dossier résume son parcours de vie, de sa naissance prématurée ayant induit la paralysie cérébrale à ses nombreuses réalisations et implications d’hier et d’aujourd’hui. Sa persévérance est sans aucun doute l’élément-clé de ces succès. «Lorsque quelqu’un lui dit qu’il ne sera pas capable de faire quelque chose, Christophe met tout en œuvre pour y parvenir. Sa persévérance lui a permis d’obtenir son diplôme d’études secondaires en seulement un an de plus que les autres élèves. Dans quelques mois, grâce à l’accompagnement en ligne de ses enseignants, Christophe obtiendra son diplôme d’études collégiales en sciences humaines. Par la suite, il prévoit entreprendre un parcours universitaire en langue. Christophe a, en effet, une grande facilité et adore apprendre différentes langues », peut-on lire dans son dossier.

La paralysie cérébrale cloue peut-être Christophe dans son fauteuil roulant, mais elle ne l’arrête pas pour autant. Au fil des ans, il s’est impliqué au sein d’Amnistie internationale, a siégé au conseil étudiant de son école secondaire avant d’intégrer l’association étudiante du CECC dont il est le vice-président depuis l’automne dernier. Son désir de s’impliquer a commencé très tôt : dès la quatrième année du primaire, il était élu président de sa classe! Il trouve aussi le temps de faire du bénévolat au CHSLD de Clermont depuis le mois de septembre. Il rêve de siéger au conseil de ville de Clermont, pour contribuer à faire de sa communauté un milieu de vie plus inclusif et dynamique.

Après ses études, Christophe aimerait peut-être devenir journaliste. «Un prof m’a dit que j’écrivais bien, que je devrais faire quelque chose avec ça. Je suis curieux, tout m’intéresse. Ces temps-ci,  j’écoute les points de presse, je trouve que les journalistes posent des questions pertinentes », explique-t-il.

Le jeune homme avoue que la pandémie le stresse. Elle l’empêchera vraisemblablement de vivre l’été de rêve qu’il avait prévu pour se féliciter d’avoir terminé ses études collégiales. « J’avais prévu faire 3 camps de vacances dans un camp adapté où je vais en Estrie. Ça ne va probablement pas fonctionner, alors je suis déçu. Je suis aussi inquiet pour mes amis qui ont une santé fragile et qui sont dans des secteurs où le virus fait des victimes », explique celui qui a déjà perdu des compagnons par le passé, une épreuve qu’il n’oublie pas.

La maman de Christophe et de son jumeau Olivier veille sur ses fils comme sur la prunelle de ses yeux en ces temps de pandémie. « Leur santé est fragile, il faut vraiment qu’ils fassent attention », explique Marie-Claude Otis. N’entre pas chez eux qui veut. « On a limité l’aide qu’on reçoit au minimum,  on prend toutes les précautions possibles », explique la femme, très fière de son grand médaillé!

Lorsqu’il a reçu sa médaille, Christophe s’est empressé de téléphoner à ses proches pour partager la bonne nouvelle. Évidemment, la situation sanitaire privera Christophe du gala de remise organisé en temps normal, mais rien ne ternira sa fierté!

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