Des gens des métropoles louent des chalets dans Charlevoix pour fuir le virus

Par Karine Dufour-Cauchon 6:46 PM - 21 mars 2020
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Chalets Spa Canada ont pris la récente décision de fermer leurs chalets locatifs. L’un des propriétaires du regroupement du Grand-Fonds, Christophe Dandurand, soutient que des gens avaient surtout un intérêt envers les chalets éloignés pour fuir leur ville affectée par le coronavirus.

« Avec une concertation de notre équipe, on a décidé de fermer nos chalets. On savait qu’un jour où l’autre, on allait en arriver là. Le premier ministre a bien fait comprendre aux gens qu’il ne fallait surtout pas voyager entre les régions. Nous avions l’obligation de fermer », entame M. Dandurand.

Il témoigne que les plaisanciers en visite étaient surtout intéressés à la tranquillité de Charlevoix et sa position par rapport aux centres urbains, où les cas de COVID-19 sont plus nombreux.

« Les demandes que nous avions étaient des gens de Montréal, de villes plus basses dans le Sud, pour venir se mettre à l’abri ici, en sachant que c’était beaucoup moins infecté et achalandé ici. On s’est dit que l’on ne pouvait pas accepter cela. Même si ces gens-là respectent les règles de sécurité, se lavent les mains et font attention, ils vont quand même aller faire leurs courses chez Métro et Provigo, où ils vont contacter d’autres gens », a raconté l’entrepreneur.

Il consent que cette récente décision aura des effets sur les revenus de son entreprise. Cependant, il estime que la sécurité de la population locale prime sur l’opportunité d’affaires.

« C’était obligatoire pour nous de fermer.  On n’était pas débordé, mais nous avions toujours deux à trois réservations par jour. Oui, nous perdons d’importants revenus.  Mais on ne court pas après l’argent. On doit veiller à la sécurité des gens avant tout.  On ne doit pas engorger l’hôpital de La Malbaie avec des cas qui vont arriver de Drummonville ou d’Ottawa », continue M. Dandurand en entretien téléphonique.

Christophe Dandurand appelle les autres propriétaires de location d’hébergement à fermer leurs portes eux aussi afin d’éviter tout risque de contagion.

« Je suis un peu surpris que d’autres entrepreneurs dans le domaine de la location de chalet touristique continuent à faire de la publicité et à attirer des gens. S’ils font de l’argent, tant mieux pour eux, mais si personne ne respecte les règles et qu’on se fout de ce que dit le premier ministre François Legault, à quoi bon avoir des ministres et un chef d’État ? Je trouve ça dommage que ce ne soit pas tout le monde qui suit ce chemin-là », souligne-t-il par la suite.

Finalement, pour contrer le phénomène, il appelle l’Association touristique régionale à « prendre ses responsabilités ». « Il n’est pas normal que l’ATR n’est pas envoyée de lettre à ce sujet, de courriel, qu’elle n’est pas aller voir tous ses adhérents pour aborder la question. Il faut fermer ses établissements touristiques, on ne peut plus se permettre de dire « venez chez nous ! » », conclut l’homme de La Malbaie à l’intention de ses homologues en tourisme.

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