Chronique: Capable du pire…et du meilleur?

Par Brigitte Lavoie 3:55 PM - 3 mars 2020
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C’est devenu facile de tout commenter sur les réseaux sociaux, qui fait parfois ressentir le plus sombre en nous.

Médisance, dénigrement, allégation, méchanceté, persiflage, insinuation, fourberie, calomnie, attaque, injure… Vous vous demandez où je m’en vais avec mes synonymes de ce que le bavardage a de plus sombre ? Eh bien, sur les réseaux sociaux! Vous venez avec moi?

Outre le fonctionnement des Facebook, Instagram, Snapchat, Tick Tock, Pinterest et tous les autres Twitter de ce monde, c’est l’usage que certains utilisateurs font des espaces de commentaires qui n’a de cesse de me surprendre. Et de me démoraliser. Se balader sur les réseaux sociaux et dans le fil des commentaires, ce n’est pas nécessairement bon pour le moral. Surtout quand tu connais l’utilisateur virulent et maladroit, que tu le croises à l’épicerie…J’ai comme un grand malaise. Il y a des gens que je connais à peine, mais qui pourtant m’horripilent. C’est bizarre. Et c’est la faute à Facebook et de l’utilisation que j’en fais. Je sais trop ce que vous écrivez tout haut.

Lorsqu’un sujet d’actualité est à l’échelle planétaire ou du pays, les effets du babillage des utilisateurs de réseaux sociaux semblent moins directs. Pourtant, sur certains fils d’actualité, à la suite d’un article journalistique sérieux et étoffé, on peut lire les pires scélérats qui réinventent leur propre version des faits. Certains médias nationaux ferment les commentaires et je crois que c’est un geste pertinent. Si vous voulez déblatérer, diffamer et raconter n’importe quoi, faites-le sur votre propre page et assumez-vous totalement.

Et viennent nécessairement des moments où le fil de nouvelles s’attarde à ce qui se passe ici. Dans Charlevoix, on est à la mode Facebook. Sur nos fils d’actualité «algorithmés», on voit passer des nouvelles de Baie-Saint-Paul et de Maison Mère, du village de ski du Massif, de Clermont en neige, de la route 138 fermée aux poids lourds et du nouveau Projet La Malbaie (feu projet du Havre). Selon l’inspiration du moment, votre voisin ou la caissière de l’épicerie qui vous sourit tous les jours peut décider de varloper tous les conducteurs de chasse-neige du territoire pour un seul qui, débordé par la tempête, a accroché un poteau de clôture.

L’éternel mécontent du projet du Massif va saisir la balle au bond et dénigrer le projet de village alpin en faisant des liens discutables avec le Club Med et en prédisant le malheur des futurs commerçants comme s’il avait une Maîtrise en commerce de proximité. À La Malbaie, des «monsieurs-madames» tout le monde s’érigent en défenseurs du citoyen sans que personne n’ait voté pour eux. Du haut de leur statut Facebook, ils argumentent et commentent comme s’ils étaient en direct à Dutrizac ayant pour seul objectif avoué ou non de pourrir la vie à la mairie. C’est Isidore, le mesquin potineux du village, qui serait content! Il a de la relève… À vrai dire, nous sommes encore pas mal tous débutants dans l’utilisation de Facebook. La majorité d’entre nous tombe dans le piège de tout ce que ce réseau social a de pire.

Il y a des jours où, selon les nouvelles locales, vaut mieux éviter Facebook et tous ses scribes  aux commentaires sans fondement et méchants. Qu’est-ce qui est vraiment pertinent pour un être humain qui veut juste savoir ce qui se passe chez lui: les commentaires gratuits et nonfondés de citoyens qui parlent à travers de leur chapeau, comme dirait Rosanna, ou la vérité ? Lire le plus souvent possible le journal papier ou en version électronique sans le filtre des réseaux sociaux est devenu salutaire pour comprendre et se faire sa propre opinion. Et aussi écouter la radio locale. Surtout l’émission du matin à CIHO. Les entrevues sérieuses et le badinage humoristique des animateurs font un bien fou.

Si vous avez  la maturité émotionnelle d’utiliser les réseaux sociaux pour faire le bien, je vous encourage à y aller gaiement. Encouragez, soutenez, semez de la joie et des commentaires positifs, répliquez aux mensonges en copiant les liens internet des articles vérifiés et sérieux. Oui, il y a des êtres humains qui aiment la discorde. Mais il y en a aussi qui aiment la paix. Sur un territoire qui compte moins de 30 000 habitants et qui a besoin d’unité, est-ce qu’on est capable de donner notre opinion et de faire avancer une région sans faire flamber la maison?

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