Hydromel Charlevoix: de l’alcool de miel fait ici, pour les gens d’ici

Par Gilles Fiset 3:45 PM - 3 mars 2020
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Alexandre Côté et Anthony Dufour.

Les produits de la future usine de production de vins et de spiritueux à base de miel d’Anthony Dufour et Alexandre Côté, Hydromel Charlevoix inc., reflèteront les terroirs de Charlevoix et s’adresseront d’abord et avant tout aux Charlevoisiens.

Anthony Dufour et Alexandre Côté prévoient ouvrir leur usine de production de vin et de spiritueux de miel dès cet été à Baie-Saint-Paul. Un bâtiment à cette fin sera construit à l’arrière du restaurant-bar Tony et Charlo. Six types de vin et trois spiritueux, dont un gin, y seront produits lorsque l’entreprise tournera à plein régime.

Grâce à leurs 6 millions d’abeilles réparties dans 150 à 200 ruches à travers une partie de la région, les deux entrepreneurs espèrent pouvoir récolter assez de miel pour embouteiller près de 20 000 bouteilles dès la première année.

«Il faut dire que les boissons alcoolisées à base de miel prennent peu de temps à fabriquer, deux semaines seulement, tout dépendant du type d’alcool», explique Alexandre Côté. Les compères ont mis trois ans à développer ce projet.

Bien que les deux hommes aient des projets de distribution via la SAQ et même d’exportation, pour l’instant, ils visent le marché local. «En agrotourisme, même si le tourisme est bien entendu important, la majorité des revenus viennent du local, donc on vise surtout la clientèle locale», explique Anthony Dufour.

Ce dernier caresse aussi un projet bien spécial et assez novateur. «On pense aussi que les gens vont apprécier de boire des boissons faites, éventuellement, à partir des fleurs de leur patelin», ajoute-t-il.
En effet, des ruches vont être réparties un peu partout dans Charlevoix, de La Malbaie à Petite-Rivière-Saint-François.

Un produit écolo
Les deux entrepreneurs ont d’abord pensé à se lancer dans le whisky. «La production demande des céréales pour lesquelles on doit exploiter des terres et utiliser beaucoup de machinerie… Nous, au départ, ce que l’on voulait, c’est faire quelque chose de positif pour l’environnement. Les abeilles, ça pollinise, donc c’est bon pour les cultures et les producteurs agricoles», explique M. Côté.

Produits dérivés
En plus des bouteilles de vin de miel et autres spiritueux, des objets pratiques, mais aussi écologiques, faits à partir des déchets de leur production ou du travail de leurs abeilles, pourraient se retrouver sur les étalages de leur boutique. Qu’on pense à de la pellicule réutilisable pour recouvrir les plats d’aliments en cire d’abeille, par exemple. «Notre but, c’est le zéro déchet, donc d’utiliser la matière première le plus possible. Nos abeilles travaillent fort, on veut maximiser ce qu’elles nous donnent», termine M. Dufour.

Pas de concurrence

Hydromel Charlevoix inc. ne fera pas de concurrence aux autres apiculteurs de la région. «Ils produisent du miel pour le vendre. Nous, on ne va utiliser notre miel que pour en faire des alcools. Comme nous sommes artisanaux, nous devons produire 80% de notre matière première», expliquent Anthony Dufour et Alexandre Côté.

Avant de se lancer, ils ont pris soin de vérifier qu’aucun autre producteur n’avait l’intention de faire de la production d’hydromel. Leur projet a été bien reçu.
«Si on vend du miel dans notre boutique, ce sera celui des autres», assure Anthony Dufour.

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