Une rivière sous haute surveillance
L’inondation du 31 août 2005 avait détruit une première fois le gîte l’Oasis du Port de Port-au-Persil. (Archives - Pierre Rochette)
2006, 2011, et… 2020 ? L’histoire se répétera-t-elle pour l’Oasis du Port, gîte de Saint-Siméon ? L’inquiétude monte du côté de la municipalité alors qu’elle n’est plus assurée pour les dommages que causerait un prochain débordement de la rivière Port-au-Persil.
Depuis le 1er janvier, la municipalité de Saint-Siméon se retrouve sans assurance sur cette rivière. Aucune indemnité financière ne viendra donc la supporter en cas de poursuite. Le maire de la municipalité, Sylvain Tremblay et préfet de la MRC de Charlevoix-Est, est préoccupé.
Selon lui, une seule recommandation de la Mutuelle des Municipalités n’a pas été suivie : la mise aux normes du pont qui enjambe la rivière. « On sait qu’il devrait être plus haut et large parce qu’il ne supporte pas le débit d’eau occasionné par les queues d’ouragan, par exemple, explique le maire. C’est une rivière à bas débit, mais très en pente. Alors, quand il y a un coup d’eau, c’est une masse d’eau qui arrive d’un coup et l’espace en dessous et autour du pont ne suffit plus. Ça déborde », affirme le maire. Seul un pont respectant ces conditions permettrait d’être assuré de nouveau contre ce type de bris.
Des nouvelles sont attendues prochainement du cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest. En attendant, la Mutuelle des municipalités du Québec travaille à préciser ce qui est couvert ou non par une éventuelle intervention des ressources de SaintSiméon dans le secteur.
Des drones surveillent les castors
Les quatre jugements des litiges judiciaires soutiennent que le pont n’est pas la cause directe des dommages causés sur le Gîte l’Oasis du Port. Les expertises blâment d’abord les barrages de castors. M. Tremblay affirme que les barrages ayant cédé les dernières années font maintenant l’objet d’une surveillance accrue par des drones.
Moments marquants des litiges
2005 : la queue de l’ouragan Katrina dévaste le secteur Port-au-Persil. Un barrage de castor cède dans le haut de la montagne. Une poursuite fastidieuse en expertise déclare la municipalité coupable de négligence de ses cours d’eau. Les sinistrés, qui déclaraient avoir tout perdu, avaient d’abord chiffré leur demande à près d’un million$. La MRC conteste en appel ce jugement
2010 : La cour d’appel rejette la demande de la MRC et la condamne à dédommager les propriétaires du gîte l’Oasis à la hauteur de 449 824,13 $.
2011 : L’histoire se répète, alors que la queue de l’ouragan Irène fait céder un barrage de castors. Les débris obstruent une seconde fois le ponceau de Port-au-persil empêchant l’écoulement de l’eau. L’équivalent d’un raz-de-marée de 300 piscines s’abat alors sur la résidence touristique, brisant tout sur son passage.
2017 : Le second jugement tombe. Le juge Marc Lesage, s’étant même rendu sur les lieux, déclare les fonctionnaires de la MRC coupables de négligence envers leur responsabilité de s’occuper des cours d’eau. La cour d’appel reçoit une autre contestation.
2019 : En tout, l’affaire aura coûté 1 069 795 $ en indemnisation. Contrairement à ce qu’a affirmé plusieurs fois Sylvain Tremblay dans les médias, cette somme n’a pas été assumée par les contribuables, mais bien par l’assureur municipal
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