Moulin de la Rémy: producteurs de blé recherchés

Par Gilles Fiset 3:45 PM - 23 avril 2019
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Le moulin de La Rémy

Mis en fonction pour la production industrielle il y a deux semaines, le moulin la Rémy a livré ses premiers sacs de farine, un produit qui serait déjà apprécié par plusieurs boulangers. Encore faudra-t-il cependant en garantir l’approvisionnement en blé.

Plusieurs tonnes de farine du moulin de la Rémy sont déjà des boulangeries de Québec, Montréal ou Sherbrooke. Cela en plus de la boulangerie À Chacun son pain de Baie-Saint-Paul. « Les gens en commandent pour faire les premiers essais, les incorporer à leurs produits et voir comment cette nouvelle farine se comporte », explique Rudy Laixhay, initiateur de la remise en fonction du vieux moulin. Ce dernier est très heureux des commentaires qu’il a reçus jusqu’à maintenant. « Toutes les personnes qui utilisent nos farines sont vraiment, mais vraiment enchantées. C’est un produit très gouteux, très absorbant qui se travaille bien », allègue-t-il.

Le Moulin peut transformer jusqu’à 2 000 tonnes de grain par année. Mais pour se faire, il faudra qu’il soit approvisionné adéquatement par les producteurs de la région. « Jusqu’à maintenant, on a plusieurs centaines de tonnes de blés en réserve qui nous permettent de fournir jusqu’en octobre. Après, on devrait en obtenir 600 ou 700 tonnes de nos propres terres, la ferme Pierre du Moulin, mais rien n’est certain, tout dépend de la température », allègue Rudy Laixhay. « Il faudrait disposer de trois à quatre fois le nombre d’hectares que nous cultivons présentement, environ 200 hectares, pour alimenter le moulin à sa pleine capacité ».

Pour se faire, on compte bien trouver des agriculteurs partenaires, car il y aurait bien assez de terres arables dans Charlevoix pour alimenter le moulin. Cependant, il faudra les convaincre de se lancer dans la culture du blé biologique, une chose qui ne devrait pas être bien compliquée, selon le propriétaire de Pierre du Moulin. « On va les convaincre que c’est une culture bien adaptée à la région et que c’est quelque chose de passionnant, que ça se retrouve sur nos tablettes de magasins et ça donne un fort sentiment d’appartenance à la région. Ça démontre une fois de plus que l’on peut faire de belles choses dans Charlevoix », exprime avec enthousiasme Rudy Laixhay en ajoutant l’élément le plus convaincant, les finances. « Le prix que l’on offre pour le blé est de loin supérieur à ce qui est offert sur le marché parce que c’est un blé bio et nous on valorise la production locale, donc le blé est valorisé à sa juste manière » dit-il en donnant quelques chiffres. Les producteurs pourront recevoir plus de 600 $ la tonne de blé biologique du terroir, une fortune comparée au 300 $ offert sur le marché pour du blé non biologique. « En plus, ils livrent leur production localement et ça leur fait économiser sur le transport par rapport à devoir envoyer leurs chargements à Montréal ».

Déjà quatre ou cinq producteurs se seraient montrés intéressés, mais il faudra qu’ils se mettent à l’agriculture biologique. « C’est quelque chose de très réalisable et ce sera notre devoir de les accompagner du début à la fin dans cette voie parce que c’est une approche différente de l’agriculture avec des produits chimiques que l’on développe depuis deux ou trois générations », dit en terminant M. Laixhay.

 

 

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